Etes vous de droite ou de gauche?

Alain Soral a écrit:

Depuis l’élection de Sarkozy la preuve semble être faite qu’il n’y a plus ni gauche ni droite.
Même si l’ouverture à gauche de Sarkozy est en réalité l’union sacrée des libéraux-atlantistes, Il est clair qu’il n’y a plus guère de différence - sur le plan de l’économie comme des questions de société - entre la gauche bobo du PS et la droite libérale pseudo sécuritaire d’un Sarkozy.

Si pour les gauchistes, Sarkozy est un homme de droite (parce que soit-disant sécuritaire, ce qui est lui faire une publicité qu’il ne mérite pas !), pour ceux de la droite nationale, c’est un homme de gauche : droit de l’hommiste et sans-papiériste, au mieux une sorte de Tony Blair français…

En fait, on peut aussi bien dire aujourd’hui que les politiques du Système sont tous de gauche :
- tous pour le droit du sol, le mariage gay…
Ou qu’ils sont tous de droite :
- tous ralliés à la domination politique de l’économie de Marché…

Mais cette confusion de la gauche et de la droite vient aussi de la confusion de leur définition.
Confusion de leur définition, de gauche, de droite… qui nous amène à rappeler qu’il y a deux façons de définir la gauche et la droite.

Il y a d’abord, historiquement, la définition de droite qui nous vient de l’Ancien régime.
Définition qui voit dans la droite les valeurs positives d’honneur, de morale, de respect des anciens et de la hiérarchie….
La gauche étant alors la destruction de ses valeurs par le libéralisme montant, libéralisme montant qui débouchera sur la Révolution française…
Le libéralisme, ses valeurs de calcul amoral et sa destruction de l’ordre ancien, devant donc être considéré comme le mal et la gauche… Ce que certains hommes qui se croient de la droite traditionnelle ont tendance à oublier…

Il y a ensuite la définition de gauche qui nous vient du marxisme et de la Révolution d’octobre, pour qui ce qui définit la gauche et la droite, c’est le rapport Capital / Travail…
Est de gauche ce qui favorise le Travail. Est de droite ce qui favorise le Capital.
Selon cette définition bien comprise, un patron de PME aujourd’hui est donc de gauche, puisque du côté du travail productif.
Un actionnaire du Medef est au contraire de droite, puisque du côté de la rente, de l’exploitation et du parasitisme, tout comme le fils de famille oisif, fut-il gauchiste et rmiste professionnel…

On remarquera au passage que les valeurs de la Révolution française - formellement de gauche, puisque fondées sur un égalitarisme abstrait et déclaratif, mais pratiquement de droite, puisque triomphe du libéralisme montant - ne permettent pas de trancher nettement entre les deux camps : de gauche comme le peuple, ou de droite comme la bourgeoisie ?
Ce qui facilite encore la confusion française…

De cette première clarification des gauches et des droites, on peut déjà conclure qu’un « parti populiste » qui défend à la fois les valeurs morales et le monde du travail est de droite, selon la première définition, et de gauche selon la deuxième…
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe plus ni gauche ni droite et encore moins que tout ce vaut.
Mais qu’il existe une droite morale qui est, si on y réfléchit bien,
la condition de la gauche économique.
Et, à l’inverse, une gauche amorale qui s’est révélée être la condition idéologique de la droite économique dans sa version la plus récente.
Remarque qui nous amène à mai 68, à la société de consommation et au fameux libéralisme libertaire…

Un libéralisme libertaire qui n’est rien d’autre que la gauche sociétale au service de la droite sociale, afin de détruire à la fois la gauche sociale et la droite sociétale :
- la gauche sociale incarnée à l’époque par le PCF,
- en même temps que la droite sociétale, incarnée à la même époque par de Gaulle et son monde des valeurs de culture maurrassienne…

Pour mieux vous faire comprendre ce fameux libéralisme libertaire - clé de compréhension de tout ce qui se passe en France et en politique depuis 40 ans : soit cette histoire de la fausse gauche et de la vraie droite souvent fort mal comprise par la droite nationale… je vais vous citer in extenso un excellent texte écrit par moi-même et paru dans mon excellent ouvrage « Jusqu’ou va-t-on descendre ? »
Texte explicatif qui va aussi éclairer l’étonnante réussite du soit disant révolutionnaire Daniel Cohn-Bendit…

http://www.alainsoral.com/


Je ne partage pas tout ce que dis Alain Soral, mais je pense que sa vision des rapports mondiaux, sa critique du communautarisme,... sont très exact. Alain Soral dans le cadre d'un congrès de parti, réfléchit donc sur la notion de droite et de gauche. Qu'en pensez-vous?

Et vous êtes vous de droite ou de gauche? et qui classez vous à gauche ou à droite sur ce forum? Quel autre type de classification des idées politiques, des prises de position proposerez vous?

bien à vous,

saco

J'aime bien Soral mais son côté extrémiste m'agace. Je ne parle pas d'extrémisme politique mais la façon qu'il a toujours de pousser les choses à l'extrême qui qui en rendent donc son analyse tronquée.

Je n'aime pas trop le concept Gauche-Droite car il est beaucoup trop subjectif et sujets à trop de facteurs (je suis belge, la notion est déjà différente).
En revanche, gauchiste et droitiste peuvent avoir une définition assez conçise je pense.

Citation :

La gauche étant alors la destruction de ses valeurs par le libéralisme montant, libéralisme montant qui débouchera sur la Révolution française…

On voit que Sorla est passé au FN ! La Révolution n'a pas détruit la morale ni le sens de l'honneur (surtout le sens de l'honneur), elle a changé ces derniers. La Révolution n'était pas immorale ou amorale car elle s'inspirait elle aussi de la morale judéo-chrétienne.

Citation :

Le libéralisme, ses valeurs de calcul amoral et sa destruction de l’ordre ancien, devant donc être considéré comme le mal et la gauche… Ce que certains hommes qui se croient de la droite traditionnelle ont tendance à oublier…

Il tombe dans la facilité en assimilant joyeusement le libéralisme philo et éco, en faisant conïnçider des notions du XVIIIième et du XXième siècle.

Quels sont les principes selon toi du XVIII ème et ceux du XX ème?

Pour moi, le libéralisme économique nait en même temps que le libéralisme politique par une profonde rationalisation du vivant et donc un profond désenchantement du monde.


bien à toi,

saco

J'ai répondu Gauche me concernant, car la démarcation Droite/Gauche existe bel et bien et je vois difficilement comment la nier, mais je pense qu'elle est apartide et qu'il est trop facile pour dénigrer l'échiquier politique de ne se baser que sur la classique dichothimie PS/UMP, qui elle, est obsolète (et pas uniquement à cause de Sarkozy).

Moi, je ne suis ni droite, ni de gauche. Je pense que clivage est complètement obsolète, que Sarkozy a su profiter du vide politique, en particulier d'une soit-disant gauche apatride sans projet qui lui a servi d'idiot utile. Comme les matchs de truqués, les médias lui ont servi des ennemis.

bien à vous,

saco

Le libéralisme économique ne va pas de pair avec le libéralisme philosophique, un bel exemple en est l'époque victorienne. Ce sont deux choses bien différentes.
Soral lui essaye de nous montrer qu'il n'en est rien.

Et le libéralisme éco effectivement c'est dévelopé avoir le politique mais en Angleterre. Et il faut savoir aussi que la France était un régime fort arriéré par rapport à ce qui l'entourait, c'est d'ailleurs une des causes de la Révolution.
Le libéralisme éco lui est en réalité l'aboutissement du pragmatisme de la classe marchande. Et un système comme l'Ancien Régime était loin d'être idéal lui aussi.
Le libéralisme éco du XVIII se borne a revendiquer des libéralité de l'état, le libéralisme d'ajd veut la suppression du rôle régulateurde l'état.

Anna, pour ma part, j'ai du mal à m'intégrer aux critères généralement reconnu comme prouvant lappartenance à une des deux catégories.

L'histoire me classe à droite, mais ce référentiel m'est imposé par ceux qui ont détruit l'ordre en lequel je crois. Et c'est bien plus profond que 1789...

Sav', je comprends, pour répondre à l'autre question intéressante de saco, à savoir où l'on "classe" qui, je dois dire qu'effectivement, des gens comme toi ou Franck semblent bien hors de toutes ces classifications telle qu'elles sont traditionnellement entendues. C'est ce que j'en retire virtuellement parlant bien entendu.

Ma réponse était peut-être trop rapide, bien que je pense réellement qu'il existe une partition. Maintenant, effectivement, on peut très bien intègrer des valeurs de droite et d'autres de gauche de manière tout à fait cohérente, mais je pense que ces valeurs existent bel et bien...Et encore, j'utilise le mot "valeur" très certainement à mauvais escient, je devrais plutôt parler de "concept" ou de "hiérarchie analytique", sans dire que les unes sont meilleures que les autres.

Par exemple, Flo' se classe à droite et Anna à gauche. Pour moi, elles sont très proches du point vue politique, elles sont aussi très proche de Deniserp qui est libéral. La véritable opposition se situe entre nation et libre-échange...

saco

Rien à faire. J'arrive pas à me classer quelque part.

en tant que gaulliste je suis ni de droite ni de gauche, je suis la droite et la gauche en même temps.

Souvrainiste je suis et patriote.

saco a écrit:

Par exemple, Flo' se classe à droite et Anna à gauche. Pour moi, elles sont très proches du point vue politique, elles sont aussi très proche de Deniserp qui est libéral. La véritable opposition se situe entre nation et libre-échange...

saco

Tiens, c'est marrant que tu notes cela.
Je crois que j'ai beaucoup de divergences d'opinion fondamentales avec denis, mais il est vrai que sur les sujets abordés ici, il est assez rare que je me trouve en opposition frontale avec lui...
Tu as posé les bonnes questions en fait!

anonyme gaulliste a écrit:

en tant que gaulliste je suis ni de droite ni de gauche, je suis la droite et la gauche en même temps.

Souvrainiste je suis et patriote.

Je suis sur les mêmes positions sauf que le préfère employer le terme "républicain et souverainiste" la plus part du temps. Je suis aussi ouvert aux idées royalistes et bonapartistes. Je pense qu'un pays a besoin d'un exécutif fort, d'une économie régulée, d'une immigration maîtrisée, d'une vrai politique familiale, d'une culture du travail et de l'effort.

Pour Anna, la question que je pose renvoie à certaines théories sociologiques, en particulier celle de Pierre Bourdieu, qui dit qu'on se classe en classant. Elle renvoie aussi à une théorie toute personnel qui me fait croire que les libertaires d'aujourd'hui sont les libéraux de demain... J

bien à toi,

saco

Je me classe comme vrai libéral, et donc de gauche.

Moi de droite et j'en suis fière!!! UMP plus précisément!!

Moi je suis de gauche, momentanément encartée au PS ... et je n'en suis pas tellement fière!

Bon, plus sérieusement, j'ai toujours du mal à me positionner clairement au sein de la gauche...

saco a écrit:

Par exemple, Flo' se classe à droite et Anna à gauche. Pour moi, elles sont très proches du point vue politique, elles sont aussi très proche de Deniserp qui est libéral. La véritable opposition se situe entre nation et libre-échange...

saco

Ah ouais c'est vrai je suis (encore) de droite moi... Je savais plus. J'ai pas répondu à ta question Saco parce que je n'arrive plus bien à me situer justement et ça ne va pas s'arranger avec l'équipe de bras cassés "qu'on" a au gouvernement. A vrai dire, vu ce que la droite fait en ce moment, je ne suis pas sûre d'être encore en phase avec elle.

Mais faudra que tu me dises pourquoi je suis aussi "très" proche avec Denis. Il est vraiment trop libéral pour moi et je ne suis pas du tout d'accord sur de nombreux points. Par contre, je ne suis pas si éloignée que ça avec l'idéologie de la gauche...

S'il faut vraiment répondre, ce sera apolitique en ce moment.

Flo' a écrit:

S'il faut vraiment répondre, ce sera apolitique en ce moment.

Copieuse.

beld a écrit:

Je me classe comme vrai libéral, et donc de gauche.

Tu es donc pour la fin des régimes spéciaux, la minimalisation des taxes, la conccurence à tout va, le retour aux fonctions régaliennes de l'Etat, donc la fin de la sécu, de l'école publique, etc..?

Aurélie a écrit:

Moi je suis de gauche, momentanément encartée au PS ... et je n'en suis pas tellement fière!

Bon, plus sérieusement, j'ai toujours du mal à me positionner clairement au sein de la gauche...

Bah tu préfères la murailles de chine, ou la lozère?

Pas mal comme question pour se placer...

Je me définirais comme étant de centre droit.

Citation :

Tu es donc pour la fin des régimes spéciaux, la minimalisation des taxes, la conccurence à tout va, le retour aux fonctions régaliennes de l'Etat, donc la fin de la sécu, de l'école publique, etc..?

J'ai dit vrai libéral. Les néolibéraux ne sont que des conservateurs qui ont trouvé un créneau porteur. L'école publique par exemple me parait être la base même d'une société libre.

Je me tords de rire quand Soral traite Besancenot de "veau sous la mère d'Alain Krivine". J'aime bien son côté merdeux qui cherche. Parfois chiant, toujours en colère. Ca m'énerve, les gens toujours en colère...
Pourtant je ne sais pas quelle lecture il a fait de Pascal Ory ou de Jean-François Sirinelli. Je ne sais pas non plus où il est allé chercher que le nouveau clivage entre gauche et droite était une affaire de Travail / Capital : il y a qqch de trop simple et de passablement faux là-dedans. Bien sûr il joue au mec qui n'est pas dupe des discours et il feint de ne pas croire la droite quand elle parle du travail. Mais il oublie que le Travail est authentiquement une valeur de droite. Je crois que le point de vue manque de sens historique. L'évolution de l'ancienne gauche en droite est un phénomène qui oblige à dépasser la question du clivage gauche/droite. Je crains fort que ce ne soit plus en ces termes qu'il faille raisonner.
Je suis certain que la géographie politique est de toute façon toujours faussée quand on ne l'envisage pas dans sa diachronie. Il est peu de phénomènes aussi fluctuants, à l'échelle de l'histoire, que les positions politiques. Il reste bien un éternel de la droite et un éternel de la gauche, mais ils ne sont pas à chercher dans la conception des idéaux sociaux ni dans les représentations de la cité que se font respectivement les deux camps.
Je crois que c'est plutôt une question de rapport au monde, un truc lié à la place de l'homme, à l'existence de la nature...
Soral est parfois un peu court.

beld a écrit:

Citation :

Tu es donc pour la fin des régimes spéciaux, la minimalisation des taxes, la conccurence à tout va, le retour aux fonctions régaliennes de l'Etat, donc la fin de la sécu, de l'école publique, etc..?

J'ai dit vrai libéral. Les néolibéraux ne sont que des conservateurs qui ont trouvé un créneau porteur. L'école publique par exemple me parait être la base même d'une société libre.

Tu es donc libertaire, pas libéral.....