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 Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution

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maxi
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MessageSujet: Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution   Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution EmptyVen 1 Juin - 6:56

pour ceux que ça interesse, chimie et cancers

le 31 mai à 17h00

http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-3244,55-916906@51-916922,0.html


Pollution chimique : que va changer la réglementation "Reach" ?
LEMONDE.FR | 30.05.07 | 16h11 • Mis à jour le 31.05.07 | 19h54

L'intégralité du débat du 31 mai avec Dominique Belpomme, professeur de cancérologie et président de la Société européenne de santé environnementale.


Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution Joachim : Quels sont à votre avis les deux ou trois sources de pollution les plus dangereuses aujourd'hui en France ?

Dominique Belpomme : La pollution chimique vient en tête, et est à l'origine du plus grand nombre de maladies. Parmi les sources les plus polluantes : les pesticides utilisés en agriculture intensive, l'incinération à l'origine de nombreuses substances chimiques polluant l'air et les sols, enfin le trafic routier et aérien.

A cela, il faut ajouter la mise sur le marché de très nombreuses substances chimiques dont un certain nombre sont CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques). Le dossier d'homologation de mise sur le marché de ces substances est insuffisant, d'où le règlement "Reach" (Registration, Evaluation, Authorization of Chemicals).
Heloum : Que va apporter "Reach" ? Ne connaît-on pas déjà les sources de pollution les plus dangereuses ?
Dominique Belpomme : Reach est un règlement qui, à la différence des directives, doit être appliqué de façon obligatoire, d'emblée, par les Etats membres de l'Union européenne. Il se distingue donc des directives européennes qui, elles, nécessitent d'être transposées en droit national. Reach concerne uniquement les substances chimiques mises sur le marché dont le tonnage est supérieur à 1 tonne par an. Ce règlement ne concerne pas les pesticides, les additifs alimentaires, les cosmétiques, qui font l'objet de directives spécifiques qui nécessiteront d'être actualisées.
Sur les 30 000 substances mises sur le marché, un certain nombre sont très probablement CMR, ce que devra confirmer la réanalyse. Il est en effet prévu la création d'une agence européenne des produits chimiques qui devrait voir le jour en Finlande.
Cette réanalyse doit conduire à faire admettre qu'un certain nombre de substances mises sur le marché sont CMR. Par exemple certains phtalates (pour assouplir les plastiques en PVC, notamment dans les matériels médicaux), le biphénol A (présent dans les vernis utilisés en revêtement interne des boîtes de conserve, dans les biberons).
Les phtalates dangereux sont totalement interdits au Danemark, par exemple, alors qu'ils sont encore tolérés en France. De même, le biphénol A vient d'être interdit au Canada, alors qu'il est encore toléré en France. Il y a le formaldéhyde aussi, bien que classé comme cancérigène certain par l'OMS.

bernard31 : Pensez-vous que notre société "chimique" fait augmenter le taux de cancer ? Ou bien s'agit-il d'autres paramètres (société européenne vieillie, stress, pollution atmosphérique, nourriture) ?
Dominique Belpomme : Il ne faut pas utiliser le terme de société "chimique", qui est excessif, mais indiquer qu'on a fait une trop grande utilisation de la chimie, que ce soit pour la mise sur le marché des produits ou l'utilisation des pesticides, des additifs alimentaires ou des cosmétiques.

Pour ce qui est des cancers, il est clair qu'un cancer sur quatre est lié au tabagisme. Car dans les fumées et goudrons qui proviennent de la combustion du tabac, il y a des milliers de substances chimiques dont certaines sont cancérigènes. Ces substances cancérigènes sont de deux types, soit des mutagènes, soit des promoteurs. Les promoteurs sont des substances qui stimulent la division des cellules mutées. A cela s'ajoutent les cocarcinogènes, qui sont des substances non-cancérigènes en elles-mêmes, mais qui augmentent l'effet cancérigène des cancérigènes. Le tabagisme en lui-même se comporte donc comme un cancérigène complet, c'est-à-dire qu'il est capable à lui seul d'induire des cancers.
Le problème se pose pour les trois cas de cancers sur quatre non liés au tabagisme. La thèse classique affirme que les causes de ces cancers proviennent de notre mode de vie : alcoolisme, déséquilibre de régime alimentaire, obésité, sédentarité, stress. En vérité, aucun de ces facteurs n'est mutagène. Leur rôle est d'agir en tant que promoteurs ou cocarcinogènes. Or il est actuellement démontré qu'on ne peut avoir de cancer sans mutation.
Il est donc clair que les trois cancers sur quatre non liés au tabagisme ne sont pas uniquement liés au mode de vie (promoteurs, cocarcinogènes), mais à des facteurs mutagènes environnementaux. D'où le concept actuel, partagé par de nombreux chercheurs américains et européens, qu'environ deux tiers à trois quarts des cancers - ceux non liés au tabagisme - sont principalement liés à l'environnement, dont les facteurs mutagènes agiraient conjointement à l'action promotrice et/ou cocarcinogène des facteurs liés au mode de vie.
A noter que les facteurs mutagènes environnementaux peuvent être non seulement chimiques, mais également physiques (rayonnements) ou biologiques (virus)...
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MessageSujet: Re: Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution   Ecologie: un cancerologue dresse le bilan de la pollution EmptyVen 1 Juin - 6:57

suite...

Fred_D : Quelles actions vous semblent prioritaires pour lutter contre l'explosion des cancers d'origine environnementale ?

Dominique Belpomme : Il y a deux moyens de lutte qui tous deux relèvent de la prévention primaire. D'une part, protéger nos concitoyens des polluants (mesures de protection sur le lieu de travail, à domicile, dans les lieux publics) ; et surtout, d'autre part, réduire les pollutions à la source.
Il est évident que protéger nos concitoyens ne règle pas le problème général de l'augmentation massive de la pollution dans notre environnement, et que la meilleure attitude est de réduire cette pollution à la source par des mesures de nature sociétale.
C'est là toute la difficulté du problème : prévenir l'apparition des cancers n'est plus seulement un problème médical, il est devenu un problème sociétal, donc politique, puisqu'il remet en cause un certain nombre d'activités humaines. Avec donc à la clé une reconsidération de la gestion économique de nos sociétés modernes.
Reach est un exemple de mesure réglementaire, déjà. Mais ce n'est qu'un premier pas, il faudra certainement renforcer Reach à l'avenir.
Autre exemple de lutte à considérer : réduire la consommation de pesticides en agriculture, et pour cela réformer en profondeur la PAC.
Autre exemple proposé par les 68 experts internationaux ayant élaboré le Mémorandum de l'appel de Paris : instituer de toute urgence un moratoire pour la construction de tout nouvel incinérateur ou pour la délivrance de toute nouvelle autorisation de co-incinération.
Autre exemple encore : réduire le trafic urbain et diminuer l'impact des moteurs Diesel par des mesures ciblées telles que la désulfurisation du Diesel. En conclusion, il ne peut y avoir aujourd'hui de politique de santé publique efficace qui ne soit liée intimement à une politique environnementale.

Cedric : Pensez-vous que "Reach" va réellement permettre de connaître les dangers de chaque produit chimique, quand on voit que même pour les substances classées comme dangereuses, les points de vues des "experts" sont souvent radicalement opposés ?

Dominique Belpomme : Un premier point : les avis des experts sont rarement opposés. Il y a une unanimité d'expertises actuellement pour impliquer les substances CMR dans les problèmes de santé. Le vrai problème est celui des experts qui travaillent pour l'industrie et qui, défendant les lobbys industriels, adoptent des points de vue en opposition avec les scientifiques indépendants. Il y a aujourd'hui un manque d'indépendance au niveau de l'expertise nationale et internationale. L'unanimité de points de vue existe au sein des experts indépendants.
Pour ce qui est du règlement Reach, il y a deux points à considérer : d'abord, son application dans les conditions actuelles du règlement par les différents Etats membres de l'Union européenne. Et là, on peut avoir une certaine crainte que ce règlement ne soit pas appliqué à la lettre. Mais on ne doit pas faire de procès d'intention avant d'avoir vérifié ce qu'il en était réellement.
Deuxième point de vue : Reach est insuffisant dans son état actuel. Il ne pourra donc être que renforcé dans les années à venir, tout en sachant que le premier pas actuel va dans le bon sens, en raison de la prise de conscience de la toxicité de certaines substances mises sur le marché, de la nécessité d'utiliser le principe de substitution pour les substances les plus toxiques, et enfin, de l'inversion de la charge de la preuve (ce n'est plus à la victime présumée de prouver par elle-même qu'elle est la victime, mais à l'industriel de prouver que le produit qu'il a mis sur le marché est dénué de toute toxicité).

Franck : La France est le 3e utilisateur mondial de pesticides au monde, elle a le 1er parc européen d'incinérateurs de déchets, leader nucléaire avec tous les sites de stockage de déchets nucléaires à gérer : est-ce à dire que la France est un très mauvais élève concernant la protection de l'environnement et donc la prévention de la santé de ses citoyens?

Dominique_Belpomme : La France est la lanterne rouge de l'Union européenne en matière de politique environnementale. Et elle paie aujourd'hui les pots cassés en termes de santé. En termes de cancer, c'est elle qui a le taux le plus élevé chez l'homme en Europe, avec la Belgique. Aujourd'hui, dans notre pays, c'est un homme sur deux qui est atteint du cancer, et la tendance est à une femme sur trois atteinte du cancer
Bien que les chiffres officiels ne soient pas encore disponibles, il est pratiquement certain que depuis 2000, nous assistons à une explosion épidémiologique des cancers, en particulier chez l'homme.
Par ailleurs, après quatre ans de mise en place du Plan cancer, de l'avis quasi unanime des cancérologues, celui-ci se révèle être au mieux un semi-échec en termes de santé publique. La mortalité par cancer chez la femme n'a pas reculé, et la mortalité par cancer chez l'homme, si elle a diminué d'environ 12 %, n'est pas liée au Plan cancer lui-même.


Il est clair qu'à l'origine de cette épidémie de cancers, globalement plus importante en France qu'à l'étranger, il faut certainement incriminer une contamination par les pesticides (à l'origine de lymphomes, qui sont des tumeurs des ganglions, de tumeurs cérébrales et d'autres types de cancers).
L'incinération, pour sa part, en raison des multiples produits autres que les dioxines déversés dans l'environnement pourrait être aussi incriminé.
L'effet immuno-suppresseur des substances chimiques, en particulier des pesticides, pourrait être aussi à l'origine d'une recrudescence des leucémies et cancers d'origine virale, les virus se multipliant plus rapidement et mutant plus facilement chez les sujets dont les défenses immunitaires sont abaissées. Ainsi pourrait-on expliquer l'augmentation de fréquence de certains lymphomes, notamment chez l'enfant.

Quant aux rayonnements, y compris la radioactivité liée au nucléaire, ceux-ci n'interviendraient que pour une plus faible part dans l'origine des cancers, tout en sachant qu'il est aujourd'hui démontré qu'il existe un lien entre cancers de la peau (y compris les mélanomes) et la raréfaction de la couche d'ozone stratosphérique : dans ce cas, la quantité d'ultra-violets arrivant à la peau étant plus importante depuis ces dernières années.
En outre, il est démontré que l'utilisation des portables plus de dix ans augmente le risque de cancer du cerveau, comme l'a démontré le Pr Hardell, cancérologue suédois, qui fait partie du groupe de recherche international que l'Artac a créé.

Ced : Les industriels ont pour habitude de nier les effets de leurs produits sur la santé, en avançant qu'aucune preuve scientifique n'a pu établir de lien entre les produits et les conséquences sur la santé. Et même quand des études prouvent le contraire, ils en critiquent la méthodologie. Est-ce que vous pensez que Reach va changer cet état de fait ?

Dominique Belpomme : Reach est certainement un premier pas. Mais il ne faut pas en attendre trop. Il faut distinguer les industriels des lobbys industriels. Un certain nombre d'industriels, notamment ceux du nord de l'Europe (Suède, Norvège, Danemark), ont compris la gravité de la situation sanitaire actuelle et ont réorienté leur industrie vers la mise sur le marché de produits propres.
Telle n'est pas la situation en France où, malheureusement, sauf exceptions, un grand nombre d'industriels continuent à ne pas tenir compte des données scientifiques actuelles, qui, au travers de plusieurs milliers d'articles scientifiques, ont montré l'existence d'un lien causal entre santé et environnement, et donc ont fait émerger le concept de santé environnementale.
Or, ce qui est tout aussi grave, c'est qu'un grand nombre d'hommes politiques n'ont pas compris, ou font semblant de ne pas comprendre l'existence de ce lien. Lors du dernier débat présidentiel, les problèmes de santé environnementale n'ont absolument pas été abordés. Et aujourd'hui encore, il n'est pas du tout certain que ce qui se dira en octobre prochain lors du Grenelle de l'environnement fasse appel aux considérations scientifiques actuelles concernant la santé et l'environnement.

Herbavache : D'un point de vue des consommateurs, la réglementation Reach intègre-t-elle des campagnes d'information concernant la toxicité des produits en circulation ?

Dominique Belpomme : A ma connaissance, non. Et là, nous retombons sur les pressions lobbyistes contradictoires qui, au nom de la confidentialité professionnelle, le plus souvent, ne divulguent pas le contenu des substances mises sur le marché.
Un exemple : la vente de certains sandwiches industriels contenant plus de dix additifs alimentaires (dont certains sont cancérigènes) sans que le consommateur en soit informé. Il est évident que la directive européenne qui encadre la mise sur le marché des additifs alimentaires est très insuffisante. Elle est en cours de révision, elle fait appel au principe de la liste positive : l'industriel de l'agroalimentaire a toute liberté de mettre sur le marché un additif alimentaire qui n'est pas mentionné dans cette liste. Or, comme cette liste est incomplète, il y a mise sur le marché de substances non contrôlées.

A noter aussi qu'en matière d'additifs alimentaires comme en matière de pesticides ou de toute autre substance chimique, ce n'est pas la dose qui fait le poison, mais la répétition des doses, donc la durée d'exposition aux facteurs de risques. Autrement dit, une dose infime de pesticide ou d'additif alimentaire contenue dans un aliment, si l'on mange cet aliment de façon répétée, pourra créer une toxicité chronique, et donc les maladies qui en relèvent : cancer, infertilité et chez l'enfant, déformation congénitale.

Franck : Où en est le financement public de la recherche en écotoxicologie en France, par rapport aux autres pays ?

Dominique_Belpomme : Il est nul. Car pratiquement toutes les unités de toxicologie de l'Inserm ont été remplacées par des unités de biologie moléculaire ou de génétique. Le nombre de toxicologues travaillant dans des organismes publics et ayant reçu une formation approfondie en toxicologie est devenu minime. Au niveau international, dans les commissions d'expertise, il n'y a pratiquement jamais de toxicologue français.

Orignal : Qu'est-ce qui vous a conduit à vous pencher sur les problèmes sanitaires liés à la pollution ?

Dominique_Belpomme : L'étude du cancer et le fait que les traitements d'aujourd'hui sont arrivés à un certain apogée d'efficacité, ce qui m'a conduit à me tourner vers la prévention, donc à l'étude des facteurs de risques, et par conséquent à la mise en évidence des facteurs environnementaux, physiques, chimiques et biologiques.
Au-delà de cela, il n'y a pas que le cancer qui est concerné, mais un très grand nombre de maladies liées à l'environnement : stérilité, malformations congénitales, autisme chez l'enfant (intoxication mercurielle), maladie de Parkinson des sujets jeunes, et Alzheimer (contamination par des pesticides), ainsi que bien d'autres maladies, y compris certaines maladies infectieuses telles que le sida, le chikungunya, qui sont en réalité des maladies liées à la dégradation des écosystèmes causée par les activités humaines. Ainsi, à l'origine du sida, il faut faire intervenir un commerce illicite de chair de singe, la baisse des défenses immunitaires liée à la drogue, et la multiplication des transports aériens

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