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 Des papiers pour les «1000 de Cachan».

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shimmy
Invité




Des papiers pour les «1000 de Cachan». Empty
MessageSujet: Des papiers pour les «1000 de Cachan».   Des papiers pour les «1000 de Cachan». EmptyDim 19 Aoû - 13:22

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Du bâtiment F de la résidence universitaire de Cachan, il ne reste plus rien, sinon les quelques marches qui menaient à cet immeuble de cinq étages. Rien qu’un trou béant au milieu de deux nouveaux édifices de cette cité étudiante de 1 400 chambres. Les rares étudiants de l’Ecole normale supérieure présents cet été ont du mal à se rappeler que là, de 2002 à 2006, se trouvait le plus grand squat de France, avec 800 habitants : des familles venues de Côte-d’Ivoire, du Mali, du Maghreb ou d’Europe de l’Est.
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Plus de la moitié avait un titre de séjour, un travail, mais pas de logement. L’autre, sans papiers, demandeurs d’asile ou candidats au rêve occidental, espérait une régularisation. « C’était l’image réduite de l’immigration en Europe», résume Fidèle Nitiéma, un des délégués des «1 000 de Cachan», ainsi qu’ils s’étaient baptisés.
Le Crous, propriétaire, avait d’autres projets pour le F. Le bâtiment aurait dû être détruit dès 2000, avant la construction de nouvelles résidences, mais il l’avait laissé en l’état, le temps de reloger les étudiants. En 2002, certains en profitent pour repasser leurs logements vides à des membres de leurs familles. En 2004, un arrêté d’expulsion est ordonné, le Crous négocie encore avec «les 1000» mais, devant la demande de régularisation des sans-papiers, il capitule.
Le 17 août 2006 à 9 heures, le préfet du Val-de-Marne envoie huit compagnies de CRS (640 hommes) et 200 policiers pour expulser les occupants des 300 chambres : 508 personnes sont évacuées manu militari. Le 18 août, 250 d’entre elles s’installent dans le gymnase mis à disposition par le maire de Cachan, six entament une grève de la faim. Et ainsi débutent deux mois de crise et de mobilisation. Les comédiens Josiane Balasko, Charles Berling, Jamel Debbouze, les chanteurs JoeyStarr, Bénabar, les footballeurs Lilian Thuram et Patrick Vieira grossisent les rangs. L’évacuation du squat en plein été est vécue comme un coup de force de Nicolas Sarkozy contre l’immigration. Alors conseillère du ministre de l’Intérieur, Rachida Dati fait la médiation. Sous l’impultion de France Terre d’asile, de SOS Racisme et des délégués du squat, un protocole d’accord est signé.
Protocole. En janvier, le bâtiment F, d’abord désamianté, a été rasé. Le parking qui devait être construit à la place n’est toujours pas là. «Les 1 000 de Cachan» ont, eux, presque gagné le bras de fer engagé avec le ministère de l’Intérieur. Sur les 238 personnes inscrites sur le protocole d’accord signé avec la Place Beauvau le 6 octobre 2006, 231 ont obtenu un titre de séjour, et donc la possibilité de travailler en toute légalité et de prétendre à un logement. Sur les 163 familles en situation régulière à l’époque, 89 ont trouvé un logement. Les autres attendent dans les structures d’hébergement de France Terre d’asile, des hôtels de la région parisienne ou des solutions intermédiaires, en espérant que le groupement d’intérêt public Habitat et intervention sociale, désigné par le ministère, leur trouve un logement stable.
A Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), plusieurs ­familles sont hébergées par le conseil général dans quatre appartements de fonction de l’ancienne gendarmerie. Fidèle Nitiéma, célibataire d’origine ivoirienne, 36 ans, un des piliers des «1 000», partage un trois pièces avec une mère et ses deux enfants. Il a obtenu en mars un titre de séjour provisoire d’un an et travaille depuis à l’imprimerie de la mairie de Limeil-Brévannes : «Tous les midis, à la pause, je rentre faire chauffer mon atiéké [couscous de manioc, ndlr], raconte-t-il, satisfait de son sort. Avec les anciens de Cachan, ceux qui n’avaient pas de papiers, on est soulagés, parce que ce titre de séjour, c’est la liberté, la possibilité de circuler sans avoir peur.»
A l’étage, un Algérien de 36 ans est encore dans l’impasse : pas de papiers, pas de travail. «Ces derniers mois, raconte-t-il, j’ai eu trois propositions d’embauche, pour être maître-chien, agent de sécurité et peintre dans le bâtiment. Je ne peux pas les accepter, parce que je ne suis pas régularisé, alors je donne le travail à ceux qui ont eu leurs papiers.» Puis, devant sa femme enceinte de 7 mois et son fils de 3 ans, il montre la photo de son père, policier quand l’Algérie était encore française, raconte son frère de 29 ans assassiné par le GIA et dit sa honte d’avoir fait de la prison en préventive : «Quand on était au gymnase, je suis allé dans l’est de la France chercher un papier pour quelqu’un. Il m’avait promis 150 euros en échange. On m’a pris pour lui, on m’a arrêté, emprisonné pendant trois mois.» Il attend son procès pour «détention de faux documents administratifs, usage de faux et obtention indue de documents administratifs». Six autres anciens de Cachan n’ont pas obtenu de régularisation et sont sous le coup d’une interdiction temporaire de territoire après la condamnation d’un tribunal.
Goûter. Au bord du périphérique, dans une chambre de 18 mètres carrés de l’hôtel Etap de la porte d’Italie, Salimata, 35 ans, et Fanta, 28 ans, préparent le goûter pour les enfants après leur travail. Si Fanta est «heureuse» d’avoir ses papiers, Salimata, femme de chambre dans un hôtel de l’avenue Foch, à Paris, trouve que sa situation n’a pas beaucoup évolué : «En fait, j’avais déjà un CDI, raconte-t-elle, la seule chose qui manque, c’est le logement. Ici, on ne peut pas cuisiner, donc c’est McDo, le grec…»
Dans le même hôtel, Doa, 6 ans, reste terrorisée par le 17 août : «Les policiers criaient sur ma mère.» Comme les autres pères au travail, le sien est revenu en catastrophe. Samba, 45 ans, malien, a un titre de séjour de dix ans, un CDI dans une entreprise de bâtiment. Il habitait avec sa femme et ses trois filles au squat de Cachan, faute de trouver un logement en région parisienne : «Au bâtiment F, ce n’était pas ciré, mais on avait tout ce qu’il nous fallait : un frigo tout neuf, un lit superposé pour les enfants. Ils sont dans un dépôt à Orly, et, à chaque fois qu’on y va, on ne nous laisse pas entrer : les gens se battent pour récupérer leurs affaires.» Dans leur chambre d’hôtel, où ils donnent l’impression de camper, la famille regrette l’ancien squat et attend, «parce qu’il n’y a que ça à faire.»



"Les clandestins n'ont pas vocation à rester en France!"


M'enfin, puisqu'on vous le dit !
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