Suicide du ministre de l'Agriculture

Invité

Citation :: Le ministre japonais de l'Agriculture, Toshikatsu Matsuoka, s'est donné la mort lundi après avoir été accusé de corruption, une affaire embarrassante pour le Premier ministre conservateur Shinzo Abe à deux mois d'élections cruciales pour son avenir politique.

M. Matsuoka s'est suicidé quelques heures avant de devoir affronter une délicate séance de questions au Parlement.

"Le ministre de l'Agriculture Toshikatsu Matsuoka est décédé à 14H00 (05H00 GMT) à l'hôpital où il avait été transporté", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Yasuhisa Shiozaki.

Agé de 62 ans, M. Matsuoka, avait été découvert peu après midi inanimé chez lui, dans une résidence mise à la disposition des parlementaires à Tokyo.

Selon les médias, c'est un assistant qui a découvert le corps du ministre, en pyjama, pendu par une laisse à une porte de son living-room.

"Il s'agit d'une affaire extrêmement malheureuse et je suis accablé de regrets. Je prie pour le repos de son âme", a déclaré M. Abe, soulignant qu'il plaçait de "grands espoirs" en M. Matsuoka, un expert agricole qu'il avait nommé en septembre 2006 et qui avait contribué à la reprise des ventes de riz à la Chine.

Les médias japonais ont récemment accusé M. Matsuoka, qui évoluait depuis le début de sa carrière au sein du très influent lobby agricole japonais, d'être impliqué dans une affaire de corruption.

© AFP

Des officiers de police bloquent l'accès à la résidence des parlementaires à Tokyo, le 27 mai 2007Deux de ses comités de soutien électoraux auraient reçu plusieurs millions de yens de la part d'un groupe d'entreprises de bâtiment et travaux publics. Ces entreprises avaient par la suite remporté des appels d'offres lancés par une agence de gestion forestière contrôlée par le gouvernement.

M. Matsuoka avait également été mis sur la sellette pour avoir déclaré des frais de fonctionnement exorbitants de son bureau de parlementaire qu'il occupait à titre gracieux.

L'opposition ainsi que certains membres de son propre Parti libéral-démocrate (PLD, droite au pouvoir) avaient appelé à sa démission.

"Je suis douloureusement conscient de ma responsabilité en tant que ministre de tutelle. Il est de mon devoir qu'une telle chose ne se reproduise pas", avait déclaré M. Matsuoka à la veille du week-end.

Cette affaire tombe au plus mal pour le chef de gouvernement qui avait pris la défense de son ministre.

Elle survient à deux mois d'élections sénatoriales cruciales pour la majorité de droite au pouvoir, alors que la cote de popularité de M. Abe accuse une nouvelle chute, selon deux sondages publiés lundi.

Les électeurs reprochent au gouvernement de M. Abe son impéritie sur les dossiers sociaux, en particulier un récent fiasco dans la gestion du système des retraites publiques.

Mais les Japonais semblent aussi faire payer à M. Abe une série de scandales de corruption et de gaffes touchant ses proches, selon la presse.

© AFP

Le premier ministre japonais Shinzo Abe, le 28 mai 2007 à TokyoDepuis son arrivée au pouvoir, en septembre 2006, deux de ses plus proches collaborateurs ont été contraints de démissionner.

Cette baisse de popularité n'est pas de bon augure avant les sénatoriales du 22 juillet, qui pourraient décider du sort politique de M. Abe, plus jeune chef de gouvernement de l'après-guerre au Japon, alors même que ce dernier semblait se diriger vers une victoire grâce à des succès de politique étrangère.

Toshikatsu Matsuoka, un bureaucrate qui a effectué pratiquement toute sa carrière au sein du ministère de l'Agriculture, était député depuis 1990 dans la circonscription de Kumamoto (sud).

Au cours de son bref mandat de ministre, il s'est fait connaître en encourageant la mise en place d'un système visant à authentifier les restaurants japonais à l'étranger, où les amateurs de cuisine nippone sont de plus en plus nombreux.

M. Matsuoka, un défenseur du protectionnisme, entendait profiter de ce boom pour promouvoir les exportations de produits agricoles japonais à l'étranger.

http://actu.orange.fr/articles/monde/Japon-suicide-du-ministre-de-l-Agriculture-accuse-de-corruption.html

Si en France nos homme politique faissaient la même chose, le parlement serait vide lol!