L'acte II de la "rupture" s'écrit au bleu pâle

L'acte II du quinquennat de Nicolas Sarkozy s'ouvre au lendemain des élections législatives avec la mise en oeuvre des réformes de la "rupture", mais l'état de grâce se brouille pour le président de la République après le "oui mais" des Français, qui lui ont dénié une vague bleue.

Alain Juppé, battu dans la 2e circonscription de Gironde par la socialiste Michèle Delaunay, est la victime emblématique - expiatoire? - d'un revirement électoral perçu comme un avertissement à l'exécutif six semaines après l'élection de Nicolas Sarkozy.

La nouvelle Assemblée, plus rose que prévu, comptera notamment sur les 577 élus 314 députés UMP (362 sortants), 185 députés socialistes (141 sortants), recevant pour l'heure le renfort de 17 apparentés, 22 Nouveau Centre, 18 communistes, quatre MoDem et quatre Verts. Le PCF et les Verts pourraient former un groupe en commun.

L'hémicycle sera plus féminin que précédemment avec 107 élues contre 71 en 2002.

La rentrée parlementaire est prévue le 26 juin en vue d'une session extraordinaire chargée avec l'examen du projet de loi travail-emploi-pouvoir d'achat, le "paquet" fiscal du gouvernement, les textes sur la délinquance, la loi-cadre sur le service minimum et la réforme de l'Université. Le projet de loi sur l'immigration sera débattu à partir du 15 septembre.

Une décision sur la "TVA sociale", projet dénoncé par la gauche qui a semble-t-il pénalisé la droite dans les urnes, sera prise fin juillet, a précisé le ministre du Budget, Eric Woerth, sur Canal+.

"Le président de la République obtient le feu vert pour mettre en oeuvre son projet, c'est formidable", a déclaré Patrick Devedjian sur France 2, opposant aux commentaires mesurés des médias la satisfaction d'une droite "très largement majoritaire".

"On ne pouvait pas tout gagner, c'était vraiment dérisoire de penser qu'on allait atteindre les scores que nous prédisaient les sondages et qui ne correspondaient à rien de réel".

"Le ressac de la vague bleue", tempère France Soir, le "oui mais" des Français à Nicolas Sarkozy, analyse Le Figaro, "La droite prend une gauche", corrige Libération.

Nicolas Sarkozy, qui, comme le veut la règle, a reconduit lundi le Premier ministre démissionnaire François Fillon dans ses fonctions, travaille désormais à remodeler l'architecture gouvernementale, une tâche compliquée par le départ du numéro deux Alain Juppé, qui devait remettre sa démission dans la journée au chef de l'Etat.

Le remaniement gouvernemental interviendrait mardi, avec l'entrée d'une dizaine de nouveaux secrétaires d'Etat.

"SI JE POUVAIS CREVER, VOUS SERIEZ CONTENTS"

Des rumeurs évoquent les noms de Michel Barnier, Hubert Védrine, Jean-Louis Borloo (qui quitterait Bercy) pour remplacer le ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables.

Le maire de Bordeaux, qui a inauguré lundi matin le salon viticole Vinexpo, a laissé éclater sa colère et son dépit contre des journalistes qui s'enquéraient de son état d'esprit : "Vous aimeriez bien que j'aille mal. Si je pouvais crever, vous seriez contents !", a-t-il lancé.

L'ex-socialiste Eric Besson, secrétaire d'Etat à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques, a avancé un scénario alternatif au retrait d'Alain Juppé, affirmant que Nicolas Sarkozy était "capable de transgression" et que la tradition républicaine de la démission d'un ministre non élu n'était pas "mécanique". Cette option paraît exclue.

A gauche, la "défaite en chantant" a été assourdie par l'annonce de la séparation de Ségolène Royal d'avec François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste.

L'ex-candidate socialiste à la présidentielle a exprimé le voeu sur France Inter de poursuivre son "itinéraire politique", avec la direction du PS en ligne de mire. "Je le fais en femme libre assumant ses responsabilités et qui a clarifié sa situation personnelle".

François Hollande a assuré que cette "rupture" privée n'aurait pas de "conséquence politique" alors que le parti entame sa phase d'aggiornamento dans un contexte plus favorable que prévu.

"Il est temps maintenant pour les socialistes de combler ce qui leur a le plus manqué au moment de l'élection présidentielle, c'est d'avoir un projet", a souligné Claude Bartolone, proche de Laurent Fabius, sur i-télé.

François Hollande, qui ne briguera pas de nouveau mandat après dix années à la tête du PS, s'est de nouveau refusé à accélérer le calendrier interne avant le prochain congrès, prévu en 2008.

"Nous avons besoin de quoi au Parti socialiste ? Non pas encore d'une bataille de leadership ou la désignation de l'une ou de l'un d'entre nous. Ça viendra. Nous avons besoin de tout comprendre, de tout regarder", a-t-il dit sur France Info.

Le résultat inespéré des élections législatives "n'exonère pas du devoir d'inventaire", a prévenu Julien Dray sur Europe 1.

"Il ne faudrait pas que ce résultat serve à nouveau d'alibi pour que rien ne bouge, rien ne change", a-t-il dit.

La nouvelle majeure est que le quorum de 3/5 de parlementaires nécessaire pour réformer la constitution par voie parlementaire ne pourra pas se faire, sauf à avoir les voix des autres partis. Sarko ne pourra donc faire aucune réforme constitutionelle, sauf à passer par voie référendaire ou à chercher un consensus avec certains PS (super interessant...).
Pour le mini traité ou une retouche pour "améliorer" le service minimum, c'est mal parti.

PS : bien sûr certains ici peuvent continuer à se cacher la vérité en me taxant de dire n'importe quoi...

C'est totalement faux et je ne vais pas répéter ce que j'ai déjà dit sur un autre topic.

Donc sans l'aide d'aucun autres partis Sarko pourra réformer la constitution par la voie parlementaire, c'est bien ça deniserp ? Je veux te voir écrire cet argument noir sur blanc, vas y. Après on en reparle.

Je te parle juridiquement, hors de l'appareil partisan. Ne dis pas ce que je n'ai pas dit. Juridiquement il y'a un travail en amont qui fait que le texte constitutionnel doit être d'abord adopté en termes identiques à la majorité absolue au sein des deux assemblées. Ensuite, il y'a le vote au congrès . Je te rappelle d'ailleurs que si ton hypothèse était vérifiée, nous n'aurions pas changé la constitution depuis 2002. Hors, force est de constat que la constitution a été révisée par voie parlementaire pendant ces cinq années.

Un indice : il y a 155 sénateur UMP au sénat sur 331 au total. Il y a 324 UMP à l'assemblée sur 577 député.
3/5 des parlementaires représentent 545 voix.

Citation :

Hors, force est de constat que la constitution a été révisée par voie parlementaire pendant ces cinq années.

Elle l'a été avec les voix des parlementaires PS, votre argument commun à Pierre et toi ne prouve rien, à part le fait que quand tout le monde est d'accord une réforme passe, quelle découverte, bravo !

Donc moi je parle du cas d'une vrai réforme de fond pour laquelle l'opposition est contre, le seul cas poltiquement interessant. Que se passe-t-il, hein ? Tu as des contre exemples ?

Fais le même calcul pour 2002 et ensuite avec le renouvellement du sénat en en 2004. Je rappelle d'alleurs qu'une partie des sénateurs sera encore renouvelée en 2008 juste au cas où.

Je te repose ma question : une réforme politiquement interessante pour l'UMP et lui seul a-t-elle uhe chance de passer par le parlement ?

PS : pour 2008, oui, j'avais noté, très bonne remarque. Ces élections ont-elle lieu avant ou après les municipales ?

Tu as malheureusement raison...

Hormis des reformettes de façade, cet élan de "rupture" est bien mal engagé!
M'enfin c'est pas comme si c'était pas mérité, hein.

On récolte ce qu'on sème... C'est à dire une légitimité vacillante et timide qui ne permettra pas de faire le beau pendant 5 ans... Que d'erreurs accumulées! Franchement pas fier de cegouvernement.

-AigleVert-

Je fais aussi remonter ce post pour que M. Henri me donne ces cours, apparement il a raté cet occasion de nous montrer son immense savoir.