Législatives Belges : un retour des chrétiens-démocrates ?

La Suisse est une Confédération, il y a trois langues, trois cultures différentes. Chaque canton a ses lois et son Parlement. Il y a d'ailleurs aussi quelques animosités entre Alémaniques et Romands.

Votre Fédéralisme n'est nullement une faiblesse, chers amis Belges, faites-en au contraire une force.

De toute manière, imaginer la Belgique voler en éclat est une utopie. Il n'y aura jamais de Flandres indépendante ni de Wallonie libre. Apprenez donc à vivre ensemble et tirer le meilleur parti de vos cultures respectives comme les Suisses ont su le faire depuis 1848.

RoseNoire a écrit:

Vous savez...dans la catégorie des gros tabous politiques y a pas que l'immigration et l'assistanat...

Et le gros tabou en Belgique, ce sont les relations Flandre-Wallonie. La politique de l'autruche que pratique une majorité de la population, la Belgique de papa, tous copains, l'union fait la force, bla bla bla...c'est juste une vieille lune mes amis.

La Belgique, c'est une création artificielle, ce sont 2 populations de culture tout à fait différentes qu'on a collé ensemble. Que vous le vouliez ou non c'est un fait historique.
Heuuuu si j'ose sortir ça le 18, je me chope un zéro pointé. Si tu regardes l'histoire, ce que l'on nommait depuis le moyen age "les Flandres", n'était rien d'autre que la Belgique et il n'y a pas de réelle culture différente. Ca c'est une création récente.Dans l'état actuel des choses, il y a déjà une régionalisation très poussée: pas les mêmes lois, pas les mêmes majorités au parlements régionaux, etc...

Les Flamands sont des patriotes, on ne peut certainement pas leur enlever çà. Mais des patriotes flamands.
Pour jouer l'avocat du diable...
Leterme raille les francophones, disant qu'ils sont trop feignasses pour parler flamand? Eh, en quoi a-t-il tort? C'est la stricte vérité.
La Flandre est une région riche, qui jouit d'une économie libérale, des entreprises étrangères viennent y investir, et ils sont au plein emploi. Oui, au plein emploi! Pourquoi ne râleraient-ils pas de traîner derrière eux une Wallonie en déclin économique, minée par des décennies de gestion socialiste? Je peux les comprendre.

Je parle flamand, je travaille en Flandre à mi-temps, et croyez-moi je ne m'en porte pas mal du tout. Si on aime bosser, qu'on a du coeur à l'ouvrage, et qu'on cherche du boulot...en Flandre on ne reste pas longtemps sur le carreau. Sa population a la culture du travail et de l'effort.
Mmmm là tu donnes dans le préjugé; la Wallonie ne se limite pas à Charleroi et Liège. Je rappelle tout de même que la commune, l'arrondissement et la province la plus riche sont en Wallonie.
Passe outre les mythes, la Wallonie dans son entièreté ne coule pas, ce sont Liège, Charleroi et le Hainaut les boulets.S'il est désigné pour former un gouvernement, Leterme exigera une réforme de l'Etat, ainsi que la présence des nationalistes séparatistes NVA au gouvernement. Cela veut dire plus de régionalisation, et plus d'autonomie pour la Flandre.
Seulement pour qu'il y ait réforme, il faut changer la Constitution et au vu des quotas, ce ne serait pas gagné.
Ne vous leurrez pas. La Belgique de papa, elle a vécu. µA moyen terme tout ce truc va se casser la figure.

Ca fait 50 ans que l'on nous serine : "la Belgique n'en a plus que pour dix ans"

Mwoui je sais, c'est "le" sujet qui fâche lorsque quelqu'un mentionne que les choses pourraient ne pas aller aussi bien qu'on le croit, et que le compromis à la belge pourrait finalement ne pas tenir. Nous verrons bien...personnellement je ne suis pas excessivement optimiste.

Sur un registre plus léger (mais est-ce vraiment le cas), cette discussion me rappelle un roman de politique-fiction paru il y a quelques années: Le siège de Bruxelles, de Jacques Neirynck. Amusant...mais neanmoins troublant...

Citation :

C'est au coeur de Bruxelles, capitale de l'Europe, au pied de la vieille cathédrale Saints- Michel-et-Gudule, que se situe le nouveau roman de Jacques Neirynck. A travers les tribulations d'un artiste, l'architecte Vandewalle, Le siège de Bruxelles nous fait assister en direct à l'éclatement de la Belgique, provoqué tout à la fois par les conflits linguistiques, les dérives xénophobes et les crises économiques. Dans ce contexte d'effondrement, de monde finissant, des personnages hauts en couleur révèlent alors leur vrai visage
Erwin Boze, le leader fasciste, la pittoresque Zulma son épouse, Philibert Tissier, politicien sans scrupules, la troublante Nicole, femme du héros.

De retournements en rebondissements, d'intrigues en surprises, Charles Vandewalle parviendra-t-il à empêcher le pire, dans une capitale qui ressemble étrangement à Sarajevo ?

Car de fait, c'est l'avenir de l'Europe qui est le sujet de ce nouveau roman de Neirynck. Cette Europe, aux premiers pas hésitants, ne se réduit pas en effet aux seuls enjeux économiques ou financiers. C'est un champ clos où s'opposent langues et cultures, latinité et germanité, civilisation du plaisir ou du devoir, catholicisme et protestantisme, soleil du Sud et brumes du Nord. Mélange détonant qui peut à tout moment imploser. Le seul recours consiste à construire une Europe de l'esprit plutôt qu'un simple espace marchand.

Écrit sur un rythme endiablé, avec le sérieux et l'humour qui ont déjà fait le succès du Manuscrit du Saint-Sépulcre, Le Siège de Bruxelles prend des allures de kermesse héroïque, dans un décor à la Bruegel. Il en reste un appel aux lendemains de l'Europe comme aux idéaux qui ont présidé à sa naissance.

Mmmm Rose, je ne voulais pas paraître agressif envers toi, si tu l'as ressenti comme ça, je m'en excuse !

Mais bon, voilà, on raconte tellement de bêtises sur l'histoire de la Belgique que bon, parfois j'en ai un peu marre !

Il y a clairement un lien qui remonte à l'Antiquité même si évidement, il existe des différences culturelles. Mais résumer ces différences culturelles à la simple frontière linguistique est une grosse erreur.

Je te conseil une vision flamande de la chose : Histoire des Nations Belges ; Belgique Wallonie, Flandre, quinzes siècles de passé commun par Lode Wils (prof d'histoire à la KUL)

Non non je ne me sens pas agressée du tout! Les conversations sur internet donnent parfois cette impression, mais ce n'est pas le cas ici.

Je dois bien avouer que la complexité du sujet, joint à mon énervement qui suit toujours la lecture des résultats électoraux du Vlaams Belang (extrème-droite flamande) me porte parfois à faire des raccourcis et que je suis loin d'être une experte en Histoire.

Mais je constate simplement qu'à ce jour il y a d'énormes différences culturelles entre la Wallonie et la Flandre. Dans ma vie professionnelle, j'ai en fait 2 mi-temps, et pour l'un d'eux je travaille en Flandre.
Je ne veux évidemment pas mettre tout le monde dans le même sac, mais je constate tous les jours lors de discussions que les penchants nationalistes et séparatistes sont loins d'être répartis de la même façon en Flandre et en Wallonie.

Les partis ouvertement séparatistes (je ne parle que du Vlaams Belang, même pas du NVA ou de la liste Dedecker), c'est pratiquement 1/4 de l'électorat flamand, alors que les rattachistes wallons du RWF ne font même pas 1%

C'est quand même assez significatif d'un état d'esprit...