Les casseroles de JMLP

Le procès du président du Front National (FN) Jean-Marie Le Pen, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris notamment pour apologie de crime de guerre, qui devait se tenir jeudi a été renvoyé au 14 décembre.

M. Le Pen, 78 ans, est poursuivi pour des propos tenus sur l'occupation allemande en France, qu'il avait jugée "pas particulièrement inhumaine" dans l'hebdomadaire d'extrême-droite Rivarol en janvier 2005.

Il n'a pu se présenter à l'audience en raison de son engagement dans la campagne des élections législatives, dont le premier tour a lieu dimanche, a expliqué Philippe Jean-Draeher, président de la 17ème chambre du tribunal correctionnel, spécialisée dans les affaires de presse.

Le président du FN n'est pas candidat lui-même mais "est engagé dans la campagne des élections législatives, participe à 19 réunions et sollicite le renvoi de cette affaire", a déclaré M. Jean-Draeher en faisant part d'un courrier envoyé par M. Le Pen.

Me Eric Delcroix, avocat de Rivarol, coprévenu dans l'affaire, s'est dit "étonné" de ce renvoi.

Au rang des parties civiles figure entre autres le MRAP, la LDH et l'association des Fils et filles de déportés juifs de France, qui avait porté plainte pour "contestation de crimes contre l'humanité" via son avocat Me Arno Klarsfeld.

Initialement, le parquet de Paris avait ouvert le 7 mars 2005 une information judiciaire pour "apologie de crimes de guerre", reprochant à M. Le Pen une présentation "favorable" de la Gestapo, organisation jugée criminelle par le tribunal de Nuremberg pour son rôle dans les crimes contre l'humanité perpétrés par les naz*s.

Quelques jours plus tard, la plainte déposée par Me Klarsfeld avait conduit à l'ouverture d'une deuxième information judiciaire. Celle-ci visait un passage dans lequel M. Le Pen déclarait notamment à Rivarol: "en France du moins, l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés".