A Melle, parachutage d'une jeune socialiste sur les traces de Ségolène Royal
Près de 20 ans après le parachutage de Ségolène Royal dans les Deux-Sèvres, une jeune socialiste arrivée dans les mêmes conditions, Delphine Batho, va tenter de conserver la circonscription de Melle laissée vacante par l'ex-candidate à la présidentielle.
Réélue régulièrement depuis 1988, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, a en effet décidé de ne pas se représenter pour "respecter la règle socialiste du non-cumul des mandats".
Delphine Batho, secrétaire national du PS chargée de la sécurité, a été nommée par le bureau national du Parti socialiste, à l'initiative de Mme Royal. Elle débarque dans la deuxième circonscription des Deux-Sèvres à 34 ans, le même âge que l'actuelle députée il y a dix-neuf ans.
"C'est une responsabilité supplémentaire de se présenter dans cette circonscription. Il faut être à la hauteur, faire ses preuves", reconnaît la candidate.
"Mais c'est également une chance de s'impliquer sur ce territoire pour continuer le travail effectué depuis 19 ans par Ségolène Royal", précise-t-elle.
Comme l'actuelle députée, la jeune candidate affiche une grande détermination et un moral à toute épreuve.
Cela lui a été bien utile pour faire face à la fronde d'Eric Gauthier (PS), le suppléant de Mme Royal, qui voulait se présenter et contestait sa légitimité puisqu'elle n'avait pas été élue par les militants. Il a fallu l'intervention de Ségolène Royal et une primaire remportée par Delphine Batho pour clarifier la situation à quelques heures de la clôture des inscriptions.
Depuis, la candidate PS, "confortée et renforcée par la confiance des militants", a obtenu le soutien du Parti radical de gauche et du mouvement républicain et citoyen.
Delphine Batho a l'avantage de se lancer dans une circonscription qui a confirmé son ancrage à gauche à l'élection présidentielle en votant à 58,41% pour Ségolène Royal au second tour.
Mais la candidate du Mouvement démocrate, Simone Gendreau-Donnefort, 65 ans, maire de Saint-Martin-d'Entraigues, espère tirer profit des tensions apparues dans le camp socialiste.
"Nous sommes sur un socle radical", souligne cette candidate qui "connaît bien cette circonscription" pour avoir été présidente du Pays Mellois, et qui "souhaite apporter une autre vision politique que celle des Parisiens".
Après avoir tenté un parachutage en 2002, l'UMP a préféré faire confiance à un homme du cru, Jean-Pierre Griffault, 60 ans, conseiller général et maire de Salles.
"La campagne sera difficile, mais nous sommes habitués. On ne changera pas de route", avertit celui qui avait infligé une défaite à Ségolène Royal en l'écartant du conseil général en 1998.
Les trois principaux candidats se présentent pour la première fois aux élections législatives, tout comme Jean-Romée Charbonneau, conseiller régional et secrétaire départemental du Front national. Cinq autres femmes et un homme sont en lice.