Les étudiants privés de la faculté de se loger

Les étudiants privés de la faculté de se loger

Citation :

Avec sa cinquième année d’études, Yoann, 25 ans, entame sa cinquième colocation. «Mon rêve maintenant, c’est d’être indépendant et de vivre seul, chez moi. Mais à Paris je n’y crois pas», dit-il. Alors Yoann se console en se disant que cette année au moins, il ­cohabitera en bonne entente, avec un couple d’amis proches. L’an dernier, les rapports avec l’un de ses deux colocataires étaient exécrables : «Mais la coloc, c’est toujours une expérience intéressante.»


Etudiant dans une école privée spécialisée dans les techniques multimédias, Yoann est quasiment autonome. Ses parents, qui vivent dans l’est de la France, lui donnent un petit coup de pouce, cent euros par mois. Durant l’année, il travaille dans une entreprise de télémarketing, deux heures et demie chaque soir et tout le samedi. Pour vingt-deux heures par semaine, il gagne 550 euros par mois. Il voudrait bien travailler plus, mais il doit garder du temps pour ses études. Et commencer à rembourser sa banque qui lui a racheté son découvert de 1 000 euros à taux zéro. Alors un studio dans Paris…
Liste d’attente. Le logement est devenu au fil des ans un véritable cauchemar pour les étudiants, particulièrement dans la capitale, où les prix se sont envolés, mais aussi dans de nombreuses grandes villes. Les chambres en cité universitaire sont très loin de répondre à la demande. Les étudiants boursiers (environ 500 000), qui en bénéficient en priorité, doivent s’inscrire sur d’interminables listes d’attente. Le plan Anciaux de 2005, qui promettait de construire et de rénover des milliers de logements étudiants, accumule les retards.
Le problème est au cœur du Chantier sur la vie étudiante, des concertations qui se sont ouvertes en juillet au ministère de l’Enseignement supérieur et devraient déboucher sur des propositions. La semaine dernière, la ministre Valérie Pécresse s’est engagée à encourager la colocation et «à booster les partages d’appartement». Dominique Anciaux, député de Saône-et-Loire, a quant à lui été chargé par le Premier ministre, François Fillon, de voir où son plan bloquait et comment le relancer.
Mais pour les organisations étudiantes, il faut aller plus vite. «Nous attendons des annonces importantes de Valérie Pécresse à la mi-septembre», a martelé hier Bruno Julliard, président de l’Unef lors de la présentation du «panier étudiant». L’Unef réclame une hausse de 10 % par an des aides au logement qui n’ont pas progressé, alors que les loyers explosaient. Elle demande aussi des moyens financiers supplémentaires pour le plan Anciaux.
Malvina, 20 ans, en troisième année d’information et communication à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, est consciente d’avoir une chance rare. Cette année, elle a décroché un studio dans la résidence universitaire proche de sa fac, «une pièce de 20 m2 avec cuisine et salle de bains, et même un balcon». Elle paie un peu plus de 300 euros par mois. Mais, comme elle bénéficie d’une aide au logement de 233 euros, elle débourse dans les 100 euros, électricité comprise. Elle touche aussi une bourse mensuelle de 100 euros. Et travaille dur toute l’année (des salons, du baby-sitting ), ainsi que pendant l’été, comme agent hospitalier.
Foyer SNCF. Etudiante à Lyon, Line, 21 ans, vit, elle, la galère depuis trois ans. Originaire de Clermont-Ferrand, elle a d’abord fait un BTS de communication audiovisuelle à Limoges. Durant deux ans, elle a vécu dans une chambre de cité U «classique», 9 m2 sans sanitaires. Venue à Lyon faire une licence d’arts du spectacle, elle n’a rien trouvé en ­cité U. Alors elle a atterri dans un foyer de la SNCF, à Vénissieux, qui accueille des étudiants : à nouveau une chambre de 9 m2 à 250 euros par mois, moins les 140 euros d’aide au logement, avec deux toilettes pour l’étage et une cuisine pour tout le bâtiment. «C’est une chambre dortoir, pas un lieu de vie», résume Line.
Elle rêve de s’installer avec une amie, en coloc. Mais à Lyon, un deux-trois pièces vaut au moins 500 euros. Line est prête, pour cela, à travailler chez Quick. D’autant que sa mère, qui l’aidait un peu, va arrêter cette année.
Qu’ils veuillent s’émanciper du cocon familial ou, de milieux modestes, qu’ils soient contraints de s’assumer, la plupart rêvent d’un logement bien à eux. «La colocation c’était bien la première année, car c’est une transition après le départ de la maison», souligne Elsa, en quatrième année de sciences politiques à Lyon, qui va emménager dans un studio à 426 euros par mois grâce à l’aide des parents. Mais c’est un privilège. Dans le privé, il faut payer l’agence, deux mois de loyer d’avance, la taxe d’habitation, etc. « Il paraît que l’on peut même demander trois garants pour louer, ajoute Line. Et qu’est-ce que je fais si je n’ai que ma mère ?»

Libération, le 29 août 2007

Il y a aussi un problème d'aménagement, du territoire, on fait tout à Paris alors qu'on pourrait tout aussi bien faire ses études dans des endroits moins cher.

J'avoue que tout les étudiants cherchent à aller sur Paris.
Il faut y penser avant d'y être.
Pleurer ou Raler par la suite, ce n'est pas très intelligent.

Il y'a des écoles préstigieuses moins chères mais elles ne sont pas à Paris, après il faut voir ce que l'on veut réellement.
Etudier sur Paris est un choix et non une obligation donc qu'ils évitent de râler après

M'enfin, je dis ça, je dis rien. J'espère faire HEC sur Paris

C'est un choix de l'état d'implanter les meilleures écoles là, un choix ridicule...

Il y a aussi certaines raison: il y a des gens nés là-bas comme moi (non, non ceci ne p'as empêché d'aller ailleurs) mais surtout il y a des cursus uniques en France, comme le mien...Résultat? 1H30 de transport aller elt la même chose retour, l'impossibilité d'être logée décemment (quand tu reviens de Berlin et de ta baraque de 270 m2 ça fait mal) pour moins de 600euros....

Et comme le dit Beld, il ne faut pas se voiler la face, Paris compte les meilleures Ecoles, les facs parmi les plus prestigieuses et j'en passe...
Forcément ca attire...

Mais il ne faut pas détourner le problème? Le prix des loyers et les conditions demandées sont tout simplement hallucinantes. Pas que pour nous.

A Paris on met en compétition sur le marché des étudiants et des cadres fortunés, alors ...

Sacré baraque anna Tu es riche toi

En coloc à cinq à Berlin 230 euros par moi.
L'année d'avant nous étions trois dans un trois pièces de 110m2, 250 euros par mois...Dur de revenir après.

Mais bon, la ville n'est pas tout àfait la même non plus.

Mais à Paris il faut qu'ils se débrouillent pour les bourses et aides etc, parceque ce ne sont pas les APL qui aident!

J'avais entendu dire qu'il n'y avait pas de bulle immobilière en Allemagne, effectivement c'est pas cher !

Un jardin, c'est mon rêve...

DargZ a écrit:

Etudier sur Paris est un choix et non une obligation donc qu'ils évitent de râler après

Mouais, c'est sûr que les étudiants ne sont pas obligés d'aller à Paris.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de faire des études qui mênent à un boulot, d'ailleurs.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de se donner toutes les chances pour avoir le cursus universitaire qui leur convient.

Même à la fac, là où il y a les plus de choix pour le 3ème cycle c'est à Paris. Et pour avoir le 3ème cycle, il faut mieux avoir fait son 2ème cycle dans l'université en question !

beld a écrit:

J'avais entendu dire qu'il n'y avait pas de bulle immobilière en Allemagne, effectivement c'est pas cher !

Un jardin, c'est mon rêve...

Ouais, ben moi je serais déjà bien contente d'avoir une pièce de plus.
Un studio, c'est bien, mais c'est parfois juste...

manimoule a écrit:

DargZ a écrit:

Etudier sur Paris est un choix et non une obligation donc qu'ils évitent de râler après

Mouais, c'est sûr que les étudiants ne sont pas obligés d'aller à Paris.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de faire des études qui mênent à un boulot, d'ailleurs.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de se donner toutes les chances pour avoir le cursus universitaire qui leur convient.

Même à la fac, là où il y a les plus de choix pour le 3ème cycle c'est à Paris. Et pour avoir le 3ème cycle, il faut mieux avoir fait son 2ème cycle dans l'université en question !

Ah merci de nuancer un peu...Tu as entièrement raison bien sûr.
Pour avoir ton troisième cycle, il faut un dossier en béton si possible dans une université réputée, ou dont la filière concernée est très réputée.
Alors pour mettre toutes les chances de son côté, il n'y a pas tant de choix que ça en France...

Citation :

Mouais, c'est sûr que les étudiants ne sont pas obligés d'aller à Paris.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de faire des études qui mênent à un boulot, d'ailleurs.
Ils ne sont pas n'ont plus obligés de se donner toutes les chances pour avoir le cursus universitaire qui leur convient.

Même à la fac, là où il y a les plus de choix pour le 3ème cycle c'est à Paris. Et pour avoir le 3ème cycle, il faut mieux avoir fait son 2ème cycle dans l'université en question !

Je plussoi, mais c'est valable aussi pour d'autre villes qui ont des formations intéressante ou des opportunité d'emploi et des loyers hors de prix, Rennes et Montpellier par exemple...

Rennes est chère ?

Oui, de plus en plus...Mais ça rest loin de Paris.
Non seulement parcequ'elle est étudiante (mais les trois quarts ne viennent pas de la ville, qui est morte dès le vendredi), parceque c'est une ville historique, et surtout, parcequ'elle es géographiquement exceptionnellement bien située.

Autre visage de cette spécificité franco-française qui fait vraiment frémir, l'obsession parisienne. Ne nous voilons pas la face, les formpations valables en province existent, mais d'une part elles ne sont pas aussi valorisées que les formations parisiennes, et d'autre part la qualité et le choix au top restent à Paris. Moi j'ai eu à subir ça alors que précisément vu que je n'avais pas les moyens d'aller à Paris j'ai dû me démerder en province. Quand j'ai comparé mes cours et les conditions de préparations avec des copains qui eux étaient montés, j'ai quand même halluciné.
De plus même s'il existe encore une fois de bonnes formations et de bonnes écoles en province, le prix des études est aussi très élevé dans la plupart des villes en question (immobilier + coüt de la vie notamment). Enfin ceux qui ont fait des écoles ou des facs parisiennes crachent ouvertement sur les autres, et possèdent une véritable conscience de caste qui est détestable (surtout pour les sortants d'école).

Tu parles des gens qui crachent sur la "province" et qui accourent pour s'entasser sur les plages l'été venu ?

Perso j'ai fait mes études à Marseille et je ne regrette pas.

Moi non plus je ne regrette rien, mais si j'avais eu l'aisance financière pour bouger, je pense que j'aurais plutôt essayé une ville comme Lyon.

Moi non plus je ne regrette rien

La vilaine parigote

Bin moi je fais mes études dans la ville où étaient mes parents (raisons financières).
J'ai donc fait la fac, où je pouvais, et suivi le cursus que je preferais dans les possibilités offertes.
C'est pas forcement Paris qui m'attirait, mais je ne me suis même pas posé la question...

Mais la dernière année, j'ai due la faire en région parisienne, parce que c'était là qu'il y avait ce que je voulais.

Je ne regrette rien non plus.

Citation :

Je ne regrette rien non plus.

Tu n'aurais pas préféré avoir un sac vert plutôt quand même ?

beld a écrit:

Citation :

Je ne regrette rien non plus.

Tu n'aurais pas préféré avoir un sac vert plutôt quand même ?

vert à pois rouge peut-être

270M² c'est raisonnable Surtout en collocation

Nous avons un appartement d'environ 400M² Avenue Foch
C'est d'ailleurs pour ça que je vais étudier là bas, mais autrement si l'on choisit de rentrer dans des écoles préstigieuses ... Bien souvent on a les moyens ... Si nous avions pas eu cet appartement, je ne sais pas si j'aurais fait mes études sur Paris. Ca reste un choix personnel.

Après, si l'état implante des écoles préstigieuses à Paris ... C'est pas notre faute :/ Ceci dit pour les plus petit budgets, des écoles normales peuvent amenner une aussi bonne formation que les écoles dites " préstigieuses "

En tout cas, il reste que la collocation est un bon choix, mais c'est sûr que ton intimité ... Tu l'as un peu moins

Intimité/Indépendance < Etudes ?

CA sent l'ISF tout ça