Fête du blé !

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L’analyse d’Erik Izraelewicz
Fête du blé ! [ 14/06/2007 - 09h25 ]

Les cours du blé s’envolent. Ils ont encore gagné sur les marchés mondiaux 15% en un mois. Hier, le prix du boisseau était à son plus haut niveau depuis onze ans. Pour l’instant, cette hausse n’a pas eu d’effet sur la baguette.

Va-t-on manquer de blé ? Qui aurait imaginé qu’au XXIème siècle, on pourrait se poser la question. Oh, on n’en est pas encore là. Sur le marché mondial, les tensions sont fortes quand même - pour le blé comme d’ailleurs pour la plupart des autres céréales - le maïs, le soja ou l’huile de palme. Pour le blé, la production mondiale patine - avec une dernière récolte en baisse de 5%. En cause ici, le climat : le froid en Ukraine, la sécheresse en Australie, les pluies aux Etats-Unis... On a accumulé les déboires. En cause aussi : l’explosion de la demande. Il y a sur la planète de plus en plus de bouches à nourrir d’abord. Il y a aussi des clients nouveaux. Le blé est aussi de plus en plus utilisé un peu partout pour fabriquer des biocarburants, du pétrole vert donc. Conséquence de tout cela : les greniers sont vides. Les stocks mondiaux de blé sont aujourd’hui au plus bas depuis trente ans. La planète n’a plus dans ses réserves que deux mois et demi de consommation, un mois de moins que la moyenne de long terme. Ce n’est pas encore la pénurie, fini pourtant le temps des excédents. Les prix sont au plus haut depuis onze ans.

Il est vraisemblable que cela continue à monter encore pendant longtemps. C’est vraisemblable. Cette flambée des céréales, c’est l’occasion de rappeler que dans l’économie de l’immatériel, on a encore besoin de matériel, que dans une économie de services, l’agriculture a encore sa place, toute sa place. Plus que jamais même. On ne saurait se nourrir que de pixels et de logiciels ! Les paysans allaient devoir se convertir, disait-on, en animateurs d’espace. Pas trop vite. Qu’ils entretiennent les paysages d’accord, qu’ils continuent aussi à produire tout ce dont nous avons besoin pour vivre. Il y a encore du blé à faire - si l’on peut dire. L’agriculture n’est pas morte, elle a même encore un bel avenir devant elle : sur les quarante prochaines années, elle va devoir multiplier par deux au moins sa production. En attendant, toutes ces tensions vont finir par faire monter le prix des céréales de nos petits déjeuners, du pain, du poulet ou du bœuf aussi. Le grain de blé ne se vend certes pas encore au prix du caviar. Pour l’instant, sa hausse n’a pas eu d’effet sur la baguette. Ca risque de ne pas durer. Aux Etats Unis, le pain a déjà gagné quelques cents - il a augmenté de 4,5% sur les douze derniers mois. On avait fini par croire que l’on consacrerait de moins en moins d’argent, dans notre budget, pour les nourritures terrestres, de plus en plus en revanche pour l’alimentation de notre esprit. Avec l’envolée du grain doré et la chute du pixel, cela pourrait bien changer !

Le lait aussi grimpe.

Pour faire pisser du lait aux vaches il faut du grain et du soja...

Ou du bon paturage

Non en fait, une vache a une capacité limité de digestion de foin, qui est peu énergétique.
Si t'a vache à un potentiel génétique de 8000l/lactation (qui dure 200 à 300jours en gros), si tu lui donne que du foin, elle va te donner même par 5000l...Par contre donne lui du concentré en complément (amidon et proteine) et là elle te donnera les 8000l...mais vu que ça coute cher, le lait issu du foin/ensilage revient moins cher que le lait issu du concentré...c'est une des raisons pour laquelle les producteurs laitiers ont levés le pied.

Moi je ne mange pratiquement que du fromage fermier en produit laitier.

Citation :

Moi je ne mange pratiquement que du fromage fermier en produit laitier.

à 8000l/lactation c'est bon pour faire du babibel ou du camembert hard discount ^^

La qualité et la quantité, toujours un compromis ... surtout quand des facteurs biologiques chimiques ou physiques sont en jeux.