Le Club Silencio, ou l'art de David Lynch...

Impressions, sensations, émotions... Toutes les contributions sont les bienvenues pour partager un peu de la troublante magie des films du grand David... Et rappelez-vous: No hay banda, il n'y a pas d'orchestre...

Mulholland drive, j'ai adoré et j'ai rien compris. J'adore la scène avec le tueur à gage.
Sinon fan de Dune aussi.

Citation :

Mulholland drive, j'ai adoré et j'ai rien compris

Qu'entends-tu par "J'ai rien compris" ?

Bon, merci de ce topic, on en avait bien besoin!!!

Perconnellement, l'un de mes réalisateurs cultes, qui a su constamment se réinventer, mais avant tout réalisateur de Mullholand Drive.
Ce film me fascine toujours autant, il est pour moi LE film parfait, si tant est que l'on en présuppose la possibilité.

L'esthétique, l'intelligence, ce qui se dégage de ce chef d'oeuvre...

D'ailleurs, tu mets la photo de la scène clé et de l'une de celles qui m'a le plus marquée. A chaque fois que le vois, il se passe quelquechose dans mon ventre, comme une tension, et j'en pleurerais presque avec les actrices. Et en même temps elle me fait peur. Elle a un effet catharsique sur moi incroyable, mais vu ce qu'elle représente dans le film, je pense que c'est entièrement intentionnel et là est tout le talent de Lynch.

Citation :

Qu'entends-tu par "J'ai rien compris"

Ben j'ai adoré l'ambiance, les scènes, mais j'ai pas saisi le sens du scénario, si d'ailleurs il y en a un.

Citation :

si d'ailleurs il y en a un.

Oh que oui, et magistral en plus.

Déjà, Mulholland drive est une réécriture filmique d'un classique de Hollywood, dont le titre est proche, Sunset Boulevard de Billy Wilder. Ensuite c'est un chef-d'oeuvre, une condensation des thèmes et de l'esthétique de Lynch, le tout dans un scénario justement d'une cohérence parfaite, binaire (première partie / deuxième partie avec scène clef au milieu), une sorte de film qui se regarde lui-même, de réflexion d'illusioniste sur l'illusion, c'est génial et moi aussi j'en pleurerais...
Pour faire simple, la première partie est consacrée à une sorte de rêve, de fantasme, de vie cinématographique. La seconde est un retour à la réalité, qui jette un regard rétrospectif sur l'existence des personnages telle qu'elle a été montrée dans la première, et renverse la perspective de la première vision. la scène clef, celle du club silencio, cristallise la thématique essentielle du film qui est l'illusion et le jeu (reprise dans tout le film par différentes scènes: le playback, la scène d'audition etc...)

Ce que je veux dire c'est que je suis pas sûr que Lynch sachent toujours où il va. Evidemment il a réfléchi à l'histoire. Si je le remate je te poserais des questions.

Mulholland Drive et Lost Highway sont deux films magnifiques. Il fait plaisir ce club, j'essayerai de poster mes analyses sous peu (oui oui je me la pète)

A part dans Lost Highway et encore ça se discute, Lynch sait toujours où il va, c'est le spectateur qui a plus de mal, mais c'est fait exprès et toujours cohérent.

Va pas falloir critiquer Lynch sinon le duelliste va sortir les pistolets

Lost Highway, Inland Empire et Mulholland Drive forment une trilogie complémentaires.
Une reflexion métaphyique sur la duplicité de l'artiste...Trois films cultes, révolutionnaires.

J'adore Lynch, j'ai vu la plupart de ses films et "Mulholland Drive" est au bas mot l'une des plus grandes oeuvres cinématographique que j'ai pu voir. C'est un sommet absolu.

Citation :

Va pas falloir critiquer Lynch sinon le duelliste va sortir les pistolets

Toujours à l'épée, et en l'occurrence à la plume. Prévenez vos témoins !!

Le Duelliste a écrit:

A part dans Lost Highway et encore ça se discute, Lynch sait toujours où il va, c'est le spectateur qui a plus de mal, mais c'est fait exprès et toujours cohérent.

Oui "Lost Highway" est intéressant mais trop bizarre pour pouvoir satisfaire pleinement. Autant j'ai pu comprendre et démêler "Mulholland Drive", autant je n'ai jamais su par quel bout prendre ce "Lost Highway".

Oui je partage ta lecture. Lost Highway invite à une sorte de voyage en boucle basé aussi sur l'illusion (la cassette video, l'homme à la caméra qui se promène tout au long du film, la projection de films dans la villa...) mais qui invite plus à se perdre qu'à se retrouver, sauf dans l'effet de bouclage final ("Dick Laurent is dead" si mes souvenirs sont bons...) et dans des thématiques structurantes mais éparses. Mais enfin tout est dans le titre !

Je pense que Lynch sait exactement ce qu'il veut faire de son propos, et Lost Highway en est une preuve assez évidente 'l'ironie du titre à elle seule).
Le truc, c'est qu'il le sait tellement bien qu'il enmène le spectateur volontairement sur des fausses pistes.

Faites un petit test, demadez à des non initiés de quand date Elephant Man, vous serez surpris!!

Tu as vu Inland Empire?
Parce que là, c'est filmé en DV granuleuse. L'effet hypnotique crée par Lost Highway et Mulholland Drive ne joue plus sur la beauté des images, mais plutôt sur la variété des sons et les limites du cadre.
Enfin peut-etre qu'en DVD, l'image sera meilleure.

VOus pouvez me faire une notice avant que je remate le film ?

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C'est LA scène qui porte tout le film, qui marque la césure, j'adore, ça me transporte!!

Merci Zongo !

Pour comparer, un des premiers court de Lynch en 66, soit plus de 40 ans d'écart entre les deux courts : Six men getting sick

Absurda je l'ai vu mercredi lors de la cérémonie d'ouverture de Cannes, excellent!: (il était présent d'ailleurs)

Au fait, qui a vu son excellente série appelée "On the air" ? Ca se passe à l'âge d'or des studios télés dans les années 50 et c'est décalé au possible, mais très marrant en même temps. Ca a été diffusé sur Canal Jimmy à la fin des années 90 mais je crois que ça n'est jamais repassé depuis. Tiens je vais voir si on le trouve en DVD maintenant.