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 Arguments pour la loi LRU

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deniserp
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MessageSujet: Arguments pour la loi LRU   Arguments pour la loi LRU EmptyMar 20 Nov - 23:04

Citation :
JEAN-PIERRE FINANCE, THIERRY COULHON ET MICHEL LUSSAULT

Contestation dans les universités : non à la politique du pire !

[ 19/11/07 ]
les échos

Depuis plusieurs jours, des universités sont touchées par des mouvements étudiants, pouvant aller jusqu'à l'occupation de certains sites, bloquant de nombreux autres. Un président d'université ne peut qu'être opposé au blocage de son établissement, car il remet en cause cela même sans quoi l'université n'est rien : la construction et la diffusion du savoir. Nous ressentons donc vivement ces blocages qui nous paraissent injustes et qui n'ont jamais constitué une forme démocratique d'expression. Ils ne sont ni acceptables ni d'ailleurs acceptés par la majorité de la communauté universitaire. Ils créent des tensions parfois importantes entre les personnes, ils sont des facteurs de division, ils ne permettent pas d'exercer notre droit collectif au débat public dans des conditions de sérénité permettant que des accords et des compromis soient trouvés. Or sans capacité de compromis, la démocratie souffre.

Nous appelons donc à ce que les étudiants et les enseignants reprennent le plus rapidement possible le chemin des cours, afin que les universités assurent leurs missions de service public d'enseignement supérieur et de recherche. Nous le faisons d'autant plus que nous ne partageons pas les analyses ou les craintes de ceux qui font du rejet de la loi du 10 août 2007, dite « liberté et responsabilités des universités » (LRU), le motif ou le prétexte des blocages.

Depuis le début, la Conférence des présidents d'université (CPU) a estimé nécessaire de soutenir la loi LRU. D'abord parce qu'elle correspond à des revendications de notre conférence, antérieures au contexte actuel. Le changement était rendu nécessaire par de nombreuses raisons : émiettement des forces entre écoles et universités et entre organismes de recherche et universités, contraintes administratives d'un autre âge, organisation interne lourde, statuts rigides inadaptés à l'évolution des métiers et des fonctions, étudiants souvent orientés à l'université par défaut, etc.

De plus l'évolution du contexte européen et mondial situe de plus en plus les universités françaises en décalage par rapport aux modalités de gouvernance et possibilités de réactivité de leurs homologues étrangères. Elle les met donc en situation d'infériorité en termes d'attractivité et de faiblesse quant au développement d'une recherche et d'un enseignement d'excellence. Or, nous persistons à penser que le potentiel des universités françaises est énorme. Il faut le mettre en valeur par une gouvernance plus efficace et nous serons alors en mesure de devenir les références que nous pourrions être.

La CPU a donc soutenu l'évolution du système français, que la loi permet à notre sens, tout en défendant le fait que toutes les universités participent à ce changement. Laisser le choix à chacune de s'y engager était le meilleur moyen d'aboutir à un système à plusieurs vitesses que nous refusons.

La LRU est une loi nécessaire. Pour l'essentiel, elle concerne la rénovation des instances dirigeantes des universités, donnant plus de responsabilité aux présidences et aux conseils d'administration. Elle nous confie aussi de nouvelles missions (dont la préparation à l'insertion professionnelle, ce qui répond à l'aspiration de la grande majorité des étudiants) et nous propose de nouveaux outils. Ainsi les fondations universitaires, si décriées par ceux qui font le choix de ne pas comprendre ce qu'elles peuvent apporter : un usage public de fonds privés, maîtrisé par la seule université.

Bien sûr, la LRU ne réglera pas tous les problèmes de l'université, qui résultent de décennies de désintérêt de la puissance publique. Bien sûr, un engagement financier de grande ampleur et de longue haleine sera nécessaire, bien au-delà des premiers efforts du budget 2008. Bien sûr, il faudra répondre à l'inquiétude qu'expriment les étudiants sur leur avenir et leurs conditions de travail. Bien sûr, il importe de vite résoudre la question sociale étudiante. Mais tout cela se réalisera par le travail politique de long terme, arbitré par les choix budgétaires du Parlement. La LRU n'est porteuse en elle-même d'aucun désengagement de l'Etat. Seules les lois de Finances pourront apporter les réponses aux questions posées.

Les interprétations erronées de la LRU sont légion et s'appuient sur une grille de lecture étrange d'une université qui serait administrée par un Etat omnipotent censé apporter l'égalité et la justice et imposer une régulation centrale tatillonne et niveleuse. Une université refuge, comme on entend dire parfois, qui refuserait toute incursion des préoccupations sociales et économiques en son sein, une université où le mot « entreprise » serait tabou, où l'expression « argent privé » serait proscrite. Ce refuge-là, nous n'en voulons pas car il serait mortel pour notre enseignement supérieur public et notre recherche. Signalons au passage que nos universités ont déjà tellement évolué depuis vingt ans (en matière de relation avec les entreprises, de gouvernance, de gestion financière et de gestion des personnels statutaires et des nombreux contractuels que nous recrutons déjà) que ce que certains nous proposent constituerait une incroyable régression vers un service public imaginaire qui n'a jamais existé. Sauf peut-être au temps de l'université impériale !

Nous refusons cette régression car nous avons une conception de l'université ouverte, qui ose affronter les difficultés bien réelles du monde et préparer ses étudiants à ces difficultés, quelles que soient leurs filières. Une université qui s'affirme comme un véritable opérateur déconcentré et pleinement responsable du service public.

La Conférence des présidents d'université s'oppose à la politique du pire qui consisterait à amender ou abandonner une loi promulguée en juillet et pas encore appliquée. La France connaîtrait alors en moins de dix ans un système universitaire à plusieurs vitesses. D'un côté des universités d'excellence, en hausse dans les classements internationaux du fait d'une recherche de haut niveau. De l'autre, des collèges universitaires sans autre objectif que d'assurer l'accueil des étudiants dans des premiers cycles sans garantie d'avenir professionnel. Si nous poursuivons dans la voie de la réforme, comme le souhaite la Conférence, les universités petites ou grandes, littéraires ou scientifiques, pourront en même temps réaliser leurs projets et accueillir tous les étudiants dans des filières d'excellence. Abandonner la réforme aujourd'hui reviendrait à renoncer définitivement à ce système d'enseignement supérieur pour tous, offrant une voie royale à tous ceux, nombreux, qui n'ont jamais pris l'université au sérieux. Saurons-nous cette fois-ci être au rendez-vous ?

JEAN-PIERRE FINANCE, THIERRY COULHON ET MICHEL LUSSAULT sont premiers vice-présidents de la Conférence des présidents d'université.
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