Conseil des ministres décentralisé : Nicolas Sarkozy en veut

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Les manifestations et les critiques n’y ont rien fait. Nicolas Sarkozy a répété mercredi à Ajaccio qu’il ferait d'autres Conseils des ministres décentralisés, y compris en outre-mer.

«Grand barnum» pour le PS

«La Corse, c'est la France, c'est la République (...) C'est sûr que je pourrais faire comme tant d'autres, il n'y avait pas eu de Conseil des ministres décentralisés depuis plus de trente ans, c'est moins fatigant et moins difficile de rester tranquillement dans son bureau, mais en même temps ça permet de faire avancer les dossiers», a-t-il poursuivi à l’issue du Conseil des ministres en Corse.

De nombreuses voix se sont élevées contre le coût de l’opération, notamment en termes de sécurité. Le Parti socialiste l'a qualifié de «grand Barnum». De brefs incidents sans gravité ont par ailleurs opposé mercredi les forces de l'ordre aux manifestants nationalistes venus protester à proximité de la préfecture d'Ajaccio.

Grenades lacrymogènes

La tension est montée vers 11h30, lorsque les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser quelque 150 à 200 manifestants nationalistes, massés sur l'avenue du Premier-Consul, à 150 mètres de la zone interdite de rassemblement autour de la préfecture, puis le calme est revenu.

Auparavant, peu avant 10h, les forces de l'ordre avaient contraint les manifestants à reculer au-delà du périmètre interdit autour de la préfecture. «C'est la dictature. On vous emm..., on est chez nous. Sarko le peuple aura ta peau», ont lancé aux gendarmes les manifestants au son des cornes de brume. Certains d'entre eux étaient drapés dans le drapeau corse et ont entamé l'hymne corse.

Après les jets de lacrymogènes, les manifestants ont reculé sur la place Foch où est arrivé le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni. Les forces de l'ordre ont ensuite fait évacuer cette place devant la mairie où doit se rendre Nicolas Sarkozy, après le conseil.

«On se croirait en Algérie»

Depuis le début de la matinée, le coeur d'Ajaccio a pris les apparences d'une ville en état de siège avec des policiers en uniforme tous les cinq mètres dans les avenues totalement désertées par les habitants et avec des fouilles systématiques à tous les accès menant au centre de la cité. «On se croirait en Algérie dans les années 1960», a comparé un habitant excédé. Dans la nuit de mardi à mercredi, un bâton de dynamite a été jeté peu après contre le fourgon de CRS en faction devant l'entrée du domicile du maire de Bastia, Emile Zucarelli, sans faire de blessés.

Stéphane Agostini AFP ¦ Nicolas Sarkozy le 30 octobre 2007 à Bastia

Avec AFP

Moi, j'ai rien contre mais cela ne risque t-il pas de coûter un peu TROP cher pour le déplacement de tout le petit monde?

Disons qu'il est difficile de comparer le coût financier d'un côté et l'impact psychologique de l'autre ...

Ils peuvent en faire quelques unes pour changer mais pas tout le temps (j'imagine le coût pour aller à la Réunion puis la prochaine en Polynésie Française ). Là encore, en corse, ca va.

Mais que veux tu dire par impact psychologique pyo? j'arrive pas à comprendre.

zeinconnu a écrit:

Ils peuvent en faire quelques unes pour changer mais pas tout le temps (j'imagine le coût pour aller à la Réunion puis la prochaine en Polynésie Française ). Là encore, en corse, ca va.

Mais que veux tu dire par impact psychologique pyo? j'arrive pas à comprendre.

Ben le fait que le Conseil des Ministres soit décentralisé précisément en Corse, c'est un signe fort de l'attachement de la Corse à la France métropolitaine, de la lutte contre le nationalisme et le terrorisme, etc.

C'est pour ça que le Conseil des Ministres est décentralisé dans les DOM-TOM, en Corse, dans des endroits où le rattachement à la France est peut-être moins fort qu'ailleurs et/ou où les habitants ont parfois le sentiment d'être délaissés par le pouvoir central.

(Pour Strasbourg c'était différent, c'était aussi en rapport avec le fait que la région qui avait envoyé le plus de députés à l'AN était représentée au gouvernement par Bockel ...)

C'est comme le déménagement temporaire du ministère de Boutin à la place Bellecour, on ne peut pas comparer le coût de ce déménagement et l'impact symbolique et psychologique de ce déménagement ...

Tu veux dire que le gouvernement veut se montrer le plus proche possible des gens hors de france métropolitaine alors.

Là, je dis pas non mais je pense qu'il faut connaître les limites de ces déplacements.