Sarkozy entame en Hongrie une tournée des capitales européennes
Nicolas Sarkozy entame en Hongrie, pays d'origine de son père, une série de voyages dans les capitales européennes dans la perspective de la présidence française de l'Union, à partir du 1er juillet 2008.
Les 26 partenaires européens de la France recevront d'ici là la visite du président français ou du Premier ministre, François Fillon, explique l'Elysée.
En choisissant de commencer par Budapest, le chef de l'Etat veut "marquer le retour de la France en Europe centrale et orientale", ajoute-t-on de même source. "C'est un pays avec lequel la France a des relations anciennes et très amicales."
Le programme de cette visite d'une journée ne laissera cependant pas le temps à Nicolas Sarkozy d'aller dans le berceau de sa famille paternelle, le village de Bocsa, au coeur de la plaine centrale hongroise, ou à Alattyan, bourgade de 2.000 habitants à une centaine de kilomètres à l'est de Budapest, où cette famille de hobereaux avait des attaches.
Son arrivée est prévue à 10h30 (08h30 GMT). Il aura dès 11h00 un entretien avec le président Laszlo Solyom (droite libérale), suivi d'une déclaration conjointe à 11h45.
Puis ce sera un entretien et un déjeuner de travail avec le Premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsany, dont l'opposition, qui lui reproche d'avoir menti sur l'état des finances publiques pour assurer sa victoire aux élections législatives d'avril 2006, demande régulièrement la démission.
Au menu de ces entretiens, relations bilatérales, dossiers internationaux du moment et questions européennes - conférence intergouvernementale sur le traité institutionnel simplifié, avenir de l'UE, révision des politiques communes et du budget communautaire, etc.
Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà annoncé qu'il poserait la question de la définition d'une politique énergétique commune et celle de la révision de la Politique agricole commune (PAC), à la faveur de la présidence française de l'Union.
ALLOCUTION AU PARLEMENT
Il a déclaré mardi à Rennes qu'il entendait jeter les bases d'une PAC "renouvelée" et proposer l'organisation, au début de la présidence française, d'un "grand débat d'orientation sur l'avenir des politiques communautaires et de leur financement".
Pour ce qui est de la politique agricole, il compte prendre "dès juillet l'initiative, avec un mot d'ordre", explique le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez : éviter de se retrouver sur une "position défensive" en 2013, lorsque devra tomber le "couperet" de la réforme de la PAC.
Après une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre hongrois, vers 13h30, Nicolas Sarkozy rencontrera la présidente du Parlement hongrois, Katalin Szili.
Puis, il prononcera vers 14h30 une allocution au Parlement devant les parlementaires, des représentants des corps constitués, du corps diplomatique et de la société civile, sur les relations franco-hongroises et l'Europe.
Il rencontrera ensuite Viktor Orban, président du principal parti de l'opposition, le Fidesz (droite libérale), ancien Premier ministre et vice-président du Parti populaire européen (PPE), qui réunit les partis de droite européens.
Cette rencontre sera suivi d'un hommage aux "martyrs hongrois" de la révolte anti-communiste et anti-soviétique de 1956. Il sera accueilli au monument qui leur est dédié par le maire de Budapest, Gabor Demsky.
Nicolas Sarkozy visitera ensuite le chantier de la ligne 4 du métro de Budapest, construite par les groupes français Vinci et Alstom, avant une rencontre avec la communauté française.
Les échanges commerciaux entre la France et la Hongrie connaissent une croissance soutenue depuis 2005 (+12% en 2005 et +14% en 2006). Avec 2,7 milliards d'euros d'exportations (4,7% de parts de marché), la France était l'an dernier le cinquième fournisseur de la Hongrie, loin derrière l'Allemagne.
Nicolas Sarkozy est allé en Hongrie en avril 1994 quand il était ministre du Budget et en novembre 2004 quand il était ministre de l'Economie. Il y est aussi allé à titre privé.
Il sera accompagné par le secrétaire d'Etat aux relations européennes, Jean-Pierre Jouyet.