Elle est arrivée et a touché le coeur de khadafi ... il va falloir songer à la canoniser.
JDD :
Cécilia Sarkozy s'est résolue à parler de son voyage surprise et
polémique en Libye, qui a participé à mettre fin au calvaire de huit
ans des soignants bulgares le 24 juillet dernier. Sollicitée par les
médias, notamment après la révélation d'accords de coopération
militaire entre la France et la Libye, l'épouse du président avait
pourtant fait savoir à l'époque qu'elle n'expliquerait pas sa démarche,
encore moins devant une commission parlementaire. Si elle a changé
d'avis, c'est parce qu'elle a été "choquée que certains médias utilisent ainsi un drame humain et exploitent la souffrance de femmes, d'enfants et de familles".
Et si elle tient à "faire la lumière sur (s)on rôle dans cette affaire",
en revanche, elle n'opère aucune inflexion sur l'essentiel: elle n'ira
pas devant la commission parlementaire car, souligne-t-elle, "ça n'est pas ma place". Les socialistes se contenteront de cette interview à L'Est Républicain.
Pour expliquer la réussite de sa mission "là où d'autres avaient échoué" durant des années, elle revendique sa différence: "Je
suis arrivée en tant que femme, en tant que mère, sans forcément
m'attarder sur la complexité des relations internationales mais avec la ferme intention de sauver des vies." Et d'insister: elle n'a parlé avec le colonel Kadhafi que de "tragédie humaine". Du pragmatisme et de la sensibilité avant tout, loin des querelles sur la morale des relations internationales ou des "polémiques droite-gauche".
Selon elle, c'est la prise en compte de la souffrance des enfants
atteints par le Sida et de leurs familles qui a été un élément clé des
négociations.
"Il n'y a pas de rôle. Je ne crois pas avoir un rôle particulier"
Des négociations avec le Guide de la Révolution libyenne, qui, explique la principale intéressée, se sont déroulées "en anglais et en tête à tête, sans interprète". Pas dupe, Cécilia Sarkozy précise: "Je pense qu'avec moi, il a compris qu'il pouvait faire un geste humain susceptible d'améliorer son image." Au total, les discussions "avec tous les dirigeants libyens" ont duré 50 heures. A l'issue de ces discussions, l'épouse rebelle a concédé "à (s)on niveau des contreparties d'ordre médical". Elle a "offert" une assistance médicale quant à la formation de médecins libyens, "des
équipements, des traitements contre le Sida et des visas rapides pour
que des cas urgents puissent venir se faire traiter en France".
Sur le ton de la confidence, Cécilia Sarkozy se dessine en femme rebelle au grand coeur, une sorte de Zorro au féminin: "Toute ma vie, j'ai aidé les gens qui souffrent: je ne vais pas changer aujourd'hui." Ou encore: "On ne m'empêchera jamais d'essayer de soulager la misère du monde, dans quelque pays que ce soit."
Tout à son indépendance, mainte fois manifestée déjà - qu'elle ait
séché les urnes le 6 mai dernier ou un repas présidentiel chez les Bush
pour cause d'angine diplomatique - elle récuse tout "rôle" spécifique et défini. "Je n'ai pas voulu jouer un rôle de ‘First Lady'", dit-elle avant d'y revenir quelques lignes plus loin. "Il
n'y a pas de rôle. Je ne crois pas avoir un rôle particulier. Chacun a
le devoir de s'engager quand il le juge nécessaire. Là je l'ai fait
avec mon coeur et ma détermination."
Ceux qui attendaient le mois de septembre et la clarification de la
première dame française quant à la manière dont elle envisage son rôle
- comme son secrétariat personnel l'avait annoncé - en seront pour
leurs frais. Pas de rôle exact, pas de comptes à rendre, pas de ligne
définie si ce n'est celle du "coeur". Cécilia se place au dessus de la mêlée, il faudra s'y habituer.