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 De la pauvreté des allemands

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4 participants
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Anna
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MessageSujet: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 14:00

Puisque vladana l'évoquait, je poste l'article évoquant ce cache misère que fut la réforme Hartz IV...

Citation :
La pauvreté est devenue le lot quotidien de près de 7 millions d'Allemands

LE MONDE | 17.08.07 | 15h57 •

l y a cinq ans, Peter Hartz, directeur du personnel de Volkswagen et ami de longue date de Gerhard Schröder, présentait en grande pompe au chancelier d'alors une batterie de réformes sociales d'inspiration libérale qui devaient "diviser le chômage par deux".

L'Allemagne comptait plus de 4 millions de chômeurs, le chancelier jouait sa survie politique. Depuis, l'un et l'autre ont disparu de la vie publique, le premier emporté par un rocambolesque scandale de corruption, le second désavoué par les électeurs et la base du Parti social-démocrate (SPD), qui n'aura approuvé que du bout des lèvres ces réformes, les plus profondes de l'Etat-providence allemand d'après-guerre.



Aujourd'hui, le chômage a considérablement baissé, grâce à une conjoncture internationale favorable et aux exportations records du made in Germany. Mais la pauvreté est devenue le quotidien de millions d'Allemands. Et les lois "Hartz" sont montrées du doigt. La plus controversée, Hartz IV, sur la refonte des allocations chômage en fonction de critères parfois très personnels, est accusée d'avoir institutionnalisé la pauvreté. "Hartz est synonyme d'un grand désarroi social", tonne Annelie Buntenbach, vice-présidente de la puissante confédération syndicale DGB.

Le 16 août 2002, en acceptant de mettre en oeuvre le projet, Gerhard Schröder s'engageait sur une voie qui allait le rendre vite impopulaire, dans un pays très syndiqué où l'emploi est traditionnellement stable, réglementé et cher.

Introduites en quatre vagues successives, les réformes de Peter Hartz, artisan de la flexibilité chez Volkswagen, brisent les tabous de la gauche : réduction du coût du travail et des allocations, incitation à accepter un emploi en dessous de ses qualifications sous peine de sanction, dérégulation, encouragement de l'individualisme économique... L'autre aspect porte sur une réorganisation de l'administration fédérale de gestion du chômage vers plus de compétitivité.


"COMPTER CHAQUE CENTIME"


Certaines mesures ont vite périclité, comme les "agences de service personnel", censées mieux vendre les chômeurs directement auprès des entreprises, ou les "jobs à 1 euro" de l'heure, bien en deçà des conventions collectives.

Phénomène de mode, la "Ich-AG", sorte de "société par actions à moi tout seul", connut son heure de gloire : un bénéficiaire recevait une indemnité régulière pour mener à bien un projet professionnel individuel. Mais elle aussi a été abandonnée, en raison de la difficulté à évaluer le sérieux des demandes. Restent les 7 millions de "mini-jobs" peu qualifiés, rémunérés à 400 euros maximum, dont la part de cotisation patronale est réduite et forfaitaire, et qui n'offrent pas de garantie d'emploi à long terme.

La mesure la plus emblématique reste Hartz IV, plus que jamais d'actualité au moment où des ménages en sont réduits à compter chaque centime pour pouvoir payer le lait, le beurre et le fromage, dont les prix viennent d'augmenter. Elle réduit à douze mois (contre trente-deux auparavant) la période de versement des allocations chômage. Au-delà, le chômeur, dit de longue durée, reçoit une indemnité de 350 euros environ, s'il vit seul. Hartz VI a fait descendre des centaines de milliers de gens dans les rues, qui protestaient notamment contre le fait qu'un bénéficiaire puisse être appelé à prendre un logement plus petit en fonction de ses revenus. En avril, 7,4 millions de personnes bénéficiaient de ces allocations.

Résumant l'avis général, le social-démocrate Wolfgang Clement, le ministre du travail ayant endossé ces réformes, juge à l'occasion de leur cinquième anniversaire qu'elles ont "changé les mentalités en Allemagne. On vit aujourd'hui beaucoup moins dans l'idée que l'Etat peut tout financer". - (Intérim)


Dernière édition par le Sam 18 Aoû - 14:04, édité 1 fois
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vladana
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Nombre de messages : 2141
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 14:03

Merci.
Etant proche de l'allemagne, je confirme que si l'economie allemande se porte bien, les allemands prefere la France sur beaucoup de points.
Si on va faire nos courses en allemagne, on sait bien l'avantage de la France pour le peuple.
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Anna
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 14:48

J'ai vécu en Allemagne de l'Est, à Berlin, j'ai bien vu ce qu'était la réalité aussi.
Il faut savoir que la diffèrence entre les duex Allemagnes est énorme. Le taux de chômage à Berlin par exemple est de 15% environ, 20% dans les anciens Länders de l'Est.
Quand on connaît le tôt national, qui est d'un peu moins de 10%, le fossé apparaît clairement.

Alors le Hartz IV, à l'Es, il en fait des victimes. D'ailleurs, il est rare que les allemands descendent massivement dans la rue, là ils l'ont fait, tous les lundis, particulièrement à Dresden, Leipzig, anciennes villes...de l'Est.

Et il y a eu dans la "Zeit" un article très intéressant, traduit et repris par "le Courrier" je crois, d'un journaliste qui un mois durant a vécu dans les conditions des fameux "jobs à un euro".
Il y en a quelques uns ici qui devraient se donner la peine de le lire.
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Marco Po
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 16:11

Anna a écrit:
Et il y a eu dans la "Zeit" un article très intéressant, traduit et repris par "le Courrier" je crois, d'un journaliste qui un mois durant a vécu dans les conditions des fameux "jobs à un euro".
Il y en a quelques uns ici qui devraient se donner la peine de le lire.

Bien donnez nous des liens ...

Mais mon avis initial est que Schroeder a ete courageux de meme que Clement et Hartz, en prenant les mesures necessaires pour que les allemands se remettent au boulot.
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Anna
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 16:15

Du boulot, quitte à vivre dans la misère...

Je vais chercher le texte....
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karg se
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 16:18

Citation :
en prenant les mesures necessaires pour que les allemands se remettent au boulot.

Bien sur, essaye d'avoir autre chose que ce genre d'idée simpliste, parce que derrière cette phrase et les grands principes, ils y a des gens qui sont dans la merde, qui souffre pour que certains s'en mettent plein les poches. l'Allemagne est un pays riche avec de plus en plus de pauvre.

Tu connais le principe de différence Marco? Ben c'est simple, si X gagne 100, et que Y gagne 0, on considère que la communauté gagne 0. L'Allemagne, selon le principe de différence gagne elle vraiment en ce moment?
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http://www.agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=10122
Marco Po
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 16:42

Karg Se a écrit:
Bien sur, essaye d'avoir autre chose que ce genre d'idée simpliste, parce que derrière cette phrase et les grands principes, ils y a des gens qui sont dans la merde, qui souffre pour que certains s'en mettent plein les poches. l'Allemagne est un pays riche avec de plus en plus de pauvre.

Tu connais le principe de différence Marco? Ben c'est simple, si X gagne 100, et que Y gagne 0, on considère que la communauté gagne 0. L'Allemagne, selon le principe de différence gagne elle vraiment en ce moment?

Le modele social-democrate allemand installe par le SPD dans le passe et que la CDU n'a jamais remis en cause. Il avait besoin de reformes, les reformes sont lancees et par des sociaux-democrates en plus. L'Allemagne sort de l'impasse, tant mieux pour elle ...

Des gens qui souffrent ? Certes , mais sur terre il y a des gens qui souffrent plus que les allemands , alors les allemands ne me font guere pitie. Je prefere d'ailleurs voir quelqu'un essayer de bosser pour 400 euros par mois que nos Rmistes pour tout vous dire !
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Anna
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 16:45

http://www.courrierinternational.com/article.asp?prec=0,4407&page=1&obj_id=50644

Citation :
VIVRE AVEC 345 EUROS MENSUELS • Profession chômeur allemand

Près de 4 millions d’Allemands sont soumis depuis le 1er janvier aux dispositions de Hartz IV, la loi qui a réformé le marché du travail. Un journaliste de Hambourg s’est mis dans la peau d’un chômeur pour savoir comment ils vivent.



Trois jours par semaine, petit déjeuner gratuit au Secours catholique
Florian Jaenecke/Stern/LAIF-REA


On peut vivre avec 345 euros par mois, affirment le chancelier et ses réformateurs. C’est impossible, répondent les syndicats et les organisations d’aide sociale. De combien d’argent a-t-on vraiment besoin en Allemagne pour mener une existence digne ? Quels destins se cachent derrière cette dénomination énigmatique, Hartz IV* ? Que ressent-on quand on est concerné ? Autant de faits qu’il me faut découvrir.
Je me suis entendu avec une agence pour l’emploi de Hambourg pour passer un mois dans la peau d’un chômeur sous une fausse identité. Elle me traitera comme tout le monde et me versera les 345 euros réglementaires. A moi de m’organiser pour vivre avec.

Première semaine
Dès le premier jour, l’épreuve des courses. Il me faut du bon marché. Pour calculer les besoins alimentaires, l’administration s’est fondée sur le budget des 20 % de foyers allemands à plus faibles revenus. Autrement dit, je ne peux dépenser chaque jour que 4,22 euros pour me nourrir. Et si je veux manger trois fois par jour ? ça me fera 1,41 euro par repas. Comment faire ?
J’achète des produits sans marque : deux plats de pâtes toutes prêtes et deux pizzas à réchauffer. Du fromage, du pain, du saucisson, du lait, quelques oranges et quelques pommes. J’ajoute du papier hygiénique et des produits de toilette. Ça suffira pour les quatre prochains jours. Total : 16,34 euros.
Soudain, je reçois un appel de M. Renner, la personne qui se charge de mon dossier de demandeur d’emploi. La semaine prochaine, je dois me présenter à l’agence locale d’Eidelstedt. “Je ne peux pas vous promettre d’avoir quelque chose pour vous”, me dit Renner au téléphone. “Faut voir, c’est difficile en ce moment. Mais je peux vous proposer une formation à la recherche d’emploi.”
C’est l’agence pour l’emploi qui prend en charge mes prestations sociales et de santé. Mon appartement aussi est payé – 74 mètres carrés, trois chambres, 804 euros de loyer charges comprises. Mais ça n’est que temporaire. Car, quand on est allocataire de Hartz IV, il faut se loger de façon “adaptée”. Mon appartement est inadapté. Célibataire, j’ai droit à 45 mètres carrés, pour un loyer qui ne doit pas dépasser 318 euros. Pour cette somme, me voilà obligé de déménager en banlieue, à Mümmelmannsberg, par exemple, cité-dortoir dans le no man’s land des environs de Hambourg, où les loyers sont moins chers.
Bien sûr, je peux supporter le coût d’un déménagement, si besoin est. Mais comment font les autres, comme Mme Behnken ? Mme Behnken, que j’ai rencontrée quelques jours plus tard, a 58 ans. Une femme gracile, aux yeux noirs angoissés et aux épaules voûtées. Depuis trente-quatre ans, elle loge dans son grand appartement de 64 mètres carrés à Hambourg-Barmbek, au deuxième étage, 620 euros charges comprises. Jusqu’à présent, c’étaient les affaires sociales qui lui payaient son loyer. Mais elle vient de recevoir une mise en demeure de l’agence fédérale pour l’emploi. Elle doit déménager, non sans avoir auparavant fait la preuve de ses efforts pour ramener ses “frais de logement à un niveau adapté”. Sinon, son loyer ne sera plus pris en charge qu’à hauteur des 318 euros prévus par la loi. “J’ai passé la moitié de ma vie dans cet appartement, dit-elle, j’y ai plein de souvenirs.” Mais comment pourrait-elle compenser les 302 euros de différence ? Mme Behnken a déjà passé une annonce, elle est à la recherche d’un logement, elle n’a pas le choix. La discussion avec son propriétaire s’est bien passée. Quand il a su qu’elle était chômeuse de longue durée, il lui aurait répondu : “Ce n’est pas un problème, chère madame, l’aide sociale va payer. Dès demain, je vous contacte pour la signature du contrat.” Quatre semaines plus tard, il ne s’est toujours rien passé. Mme Behnken n’est pas un cas isolé. L’Association des locataires estime que près de 100 000 personnes devront déménager dans les prochaines semaines.
Il me reste 287 de mes 345 euros.

Deuxième semaine
Il faut que j’aille voir le responsable de mon dossier à Eidelstedt. En vélo, c’est trop loin. Un billet de transport à la journée pour faire l’aller-retour coûte 4,65 euros – soit mon budget repas quotidien. Ça fait mal, mais je me procure une carte mensuelle pour 51 euros. C’est beaucoup d’argent, mais c’est un bon investissement. Du moins, je l’espère. Et je refais mes comptes : j’ai déjà déboursé 109 euros.

Mon agence pour l’emploi est située dans un centre commercial. Les gens sont entassés sur des bancs de bois, mais ils se tournent le dos et s’évitent du regard. Personne n’est heureux d’être ici, aucun ne tient à s’éterniser. Moi non plus, d’ailleurs. A côté de moi sur le banc, un homme est assis avec une petite fille. Il s’appelle Manfred Ebert, il a 44 ans et il était ajusteur. En tant qu’ancien bénéficiaire de l’aide sociale, il est censé faire partie des gagnants de la réforme du marché du travail, à en croire le ministre de l’Economie, Wolfgang Clement. “Je touche davantage d’argent, c’est vrai : 667 euros de plus par an. Mais, dans le même temps, toutes les autres allocations ont été supprimées.”
Jusque-là, le bureau d’aide sociale versait sur demande des sommes ponctuelles pour l’achat de livres scolaires, des réparations, des vêtements. L’an dernier, quand la machine à laver de Manfred Ebert a rendu l’âme, l’aide sociale lui a versé 250 euros pour s’en acheter une autre. Conformément au texte de la loi Hartz IV, ces allocations ponctuelles n’existent plus.
Enfin, c’est mon tour. M. Renner ne sait pas que je ne suis qu’un pseudo-chômeur. “Alors, alors, monsieur Ross, grommelle-t-il. Comme je vous l’ai déjà dit au téléphone, la situation sur le marché du travail est très difficile.” Renner a étudié l’économie d’entreprise, puis a vendu des polices d’assurance, ce qui lui rapportait plutôt bien. “Mais le boulot était trop stressant. C’est pour ça que je suis ravi d’être dans le public. Ici, les horaires sont compatibles avec une vie de famille.” Quand il s’entend parler, il sent qu’il frôle le cliché du feignant de fonctionnaire. Il poursuit donc : “Ça ne veut pas dire qu’on ne travaille pas. Le problème, c’est que les gens croient que c’est nous, ici, qui créons les emplois. Mais non, ça, ça dépend toujours des entreprises. Et les gens se trompent aussi s’ils s’imaginent que nous faisons les lois et les emplois à 1 euro de l’heure pour les énerver. Tout ça, ça vient de Berlin. C’est là qu’ils doivent aller se plaindre.” Renner se carre dans son fauteuil de bureau comme s’il avait fait le tour de la question. Puis il lâche : “Monsieur Ross, je vous ferai savoir quand j’aurai une offre d’emploi. Passez une bonne journée !” L’an passé, chaque responsable de dossiers de l’agence a placé en moyenne 1,4 demandeur d’emploi par mois.
Quant à mes euros, il ne m’en reste plus que 185.

Troisième semaine
J’ai trouvé quelques trucs pour faire des économies. Au coin de la rue, il y a une bibliothèque publique, où je peux aller lire le journal le matin. Sinon, trois fois par semaine, Caritas [l’équivalent allemand du Secours catholique] propose des petits déjeuners gratuits. J’épluche les offres d’emploi dans le journal. Sans résultat. Au bout de quelques jours, je trouve quand même un job, à 1,65 euro de l’heure.
Le responsable de mon dossier m’a appelé. Je dois me présenter chez Arbeit und Lernen [Travail et apprentissage], une agence d’insertion professionnelle. A Hambourg, on compte quelque 50 sociétés qui proposent un total de 6 000 “occasions d’emploi” pour les bénéficiaires de Hartz IV. Au niveau fédéral, ce chiffre atteindrait les 600 000. Ça peut être de surveiller les vélos dans une cour d’école, ou nettoyer les pelouses d’un parc municipal. Des fonctions d’intérêt général, qui ne peuvent en aucun cas se substituer à des emplois réguliers. C’est en tout cas ce qu’espèrent les réformateurs. “Si nous ne le faisons pas bon marché, d’autres que nous le feront”, déclare Holger Rosenburg, gérant d’Arbeit und Lernen. “Vous n’avez qu’à voir à l’entrée de Hambourg. Sur les aires d’accès aux autoroutes, vous avez les Polonais, qui se vendent pour 4 euros. Ce n’est pas nous qui faisons chuter les salaires. Ça fait un moment que ça existe.” Mais à quoi sert un boulot à 1 euro ? Il ne rapporte pas d’argent, dure au maximum un an et n’est rien d’autre qu’un emploi d’insertion professionnelle, en beaucoup moins bien payé. Rosenburg rétorque : “Les gens se lèvent de leur canapé et réapprennent à se réveiller à 5 heures du matin.” Tout comme moi.
Aujourd’hui, il faut que je me lève à 5 heures, le train qui m’emporte vers mon nouveau lieu de travail passe un peu avant 6 heures. Mon nouveau lieu de travail ? Le monument du camp de concentration de Neuengamme. C’est là que je dois commencer, dès 7 heures du matin, en tant qu’“auxiliaire d’entreprise”. C’est quoi, ça ? Aucune idée pour l’instant. On m’a donné une blouse verte, des chaussures à bout ferré et une parka ornée des lettres ALH, pour “Arbeit und Lernen Hamburg”.


Je me retrouve donc dans le S-Bahn, un vrai train fantôme. Dans chaque voiture sont blotties trois ou quatre personnes, qui contemplent l’obscurité par la fenêtre, comme hypnotisées. A Neuengamme, dans la salle de réunion, vingt salariés à 1 euro patientent. Il y a quelques jeunes d’une vingtaine d’années, les autres ont tous entre 40 et 60 ans. Mon chef s’appelle Edgar. Il a une queue de cheval et porte un blouson.
“Salut les gars”, lance-t-il dans la salle de réunion. “Jusqu’à ce qu’il fasse jour, c’est la pause-café.” Nous attendons pendant une demi-heure. Dehors, avec le jour, la pluie commence à tomber. “Les gars”, s’écrie encore Edgar, “deuxième pause-café, jusqu’à ce que la pluie s’arrête.” Et nous attendons donc jusqu’à ce que la pluie cesse. On finit par rompre la glace. A côté de moi se trouve Robert, ingénieur du bâtiment de 57 ans, au chômage, père de quatre enfants. Il avait commencé comme ouvrier du béton, puis il a pris des cours du soir pour devenir ingénieur. Pendant six mois, il a effectivement occupé un poste d’ingénieur, puis sa société a fait faillite. Et maintenant, debout dans une plaine battue par les vents à la sortie de Hambourg, il trie des cailloux. “Ce travail, ça me fait mal au cœur”, avoue-t-il. Il touche 13,20 euros pour huit heures de travail, dont 4,80 sont consacrés au transport quotidien, ce qui lui fait 8,40 en fin de journée. Au bout d’une ou deux heures, Robert me dit : “En fait, tu sais ce que les lettres ALH sur notre blouson veulent vraiment dire ? “Adolfs letzte Helfer” [dernier auxiliaire d’Adolf].” A trier des cailloux tous les jours, on finit par être amer.
Et il ne me reste que 102 euros.

Quatrième semaine
Troisième week-end que je passe chez moi. A mourir d’ennui. Samedi soir. La télé, pour tenir le coup. Aucun homme normal ne peut supporter ça. Mais, sans argent, qu’est-ce que je peux faire ? L’essentiel, c’est de participer, dit-on. Mais participer, ce n’est pas donné. Le ciné, le bistrot, le restau, les anniversaires, le théâtre, les fêtes municipales – tout ça, ça coûte. Les chômeurs restent vautrés sur leur canapé, à engloutir de la télé privée, leur reproche-t-on. Maintenant, je sais pourquoi. Il n’y a pas d’autre solution.
Dimanche soir. Rien de nouveau, il faut que je sorte. J’appelle un ami, on se retrouve dans un restaurant grec, et j’ai mauvaise conscience : à peine trois semaines, et je fais déjà des écarts. Ce soir-là, je dépense 56 euros, autant qu’en une semaine entière. Ça fait du bien de ne plus être obligé pendant un moment de penser à chaque euro. Mais maintenant il va falloir que je trouve de quoi boucher le trou, n’importe où et n’importe comment. Surtout qu’avec la fin du mois les factures vont tomber : assurances, téléphone, électricité.
Deux jours plus tard, j’ai trouvé un autre boulot. “On recherche assistant bâtiment non qualifié pour travaux divers. Poste à pourvoir immédiatement”, dit l’annonce dans le journal. J’appelle. Une voix à l’accent étranger me demande : “Tu peux porter des trucs ? Tu t’y connais en électronique ?” Sans trop réfléchir, je réponds que oui. “OK, viens demain. Sept heures. Tu touches 5 euros de l’heure”. Il s’agit de rénover une discothèque dans l’est de Hambourg. Quand j’entre, je me retrouve dans un épais nuage de fumée de marijuana. “Tu peux commencer tout de suite. Tu dégages les gravats, et après, t’aideras à tirer les câbles.” Mon nom n’a aucune importance. De toute façon, quand il a besoin de moi, André m’appelle “collègue”. Moi, je ne pose pas de question, je suis là pour l’argent, c’est tout.
Je tire sur le joint. Il est un peu plus de 10 heures du matin ; le chantier disparaît lentement dans un nuage de marijuana. Le travail est épuisant et idiot. C’est aussi la faute du joint, qui me fatigue et me ramollit. Les gravats, que je transporte dans la cour avec une brouette, me remplissent les poumons de poussière. Devrais-je réclamer un masque ? Quel boulot de merde, me dis-je sans cesse tout en maudissant ma sortie du week-end. On ne m’y reprendra pas.
A la fin de la journée, André me glisse un billet de 50 euros dans la main avec un sourire de bienfaiteur. C’est l’heure des factures. Pour l’électricité, mon portable et mon fixe. Et puis, il y a mon assurance complémentaire pour incapacité de travail et responsabilité civile. En tout, 87 euros. Il m’en manque 25.
L’argent n’a pas suffi. 345 euros, ça n’est pas assez. Et pourtant, je me suis limité. Je n’ai mangé que les plats préparés les moins chers, j’ai renoncé au cinéma, au théâtre, aux CD, ainsi qu’aux vêtements neufs et autres achats. Il y a des gens qui s’imaginent que le chômage, ce sont des vacances aux frais de l’Etat. C’est tout le contraire. C’est un boulot à plein temps. Quiconque ne veille pas constamment à se limiter finit par avoir des problèmes. Hartz IV est un programme disciplinaire pour ceux qui n’ont pas de travail. Et d’intimidation pour ceux qui en ont un.
Hartz IV suffit pour vivre, a dit le chancelier. Ça suffit pour survivre. Reste à savoir pendant combien de temps une société peut s’offrir le luxe que des millions de gens n’aient d’autre choix que de survivre.

* Quatrième volet de la réforme du marché du travail. Ses dispositions ont induit une fusion de l’allocation chômage et de l’aide sociale. Désormais, les chômeurs de longue durée (plus d’un an) perçoivent une indemnité mensuelle de 345 euros dans l’ouest du pays et de 331 euros dans l’est.

Hannes Ross
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Marco Po
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 17:01

J'ai tout lu sans Sleep Sleep !

Et alors ? C'est dur de bosser n'est ce pas ... Regardez sur la photo, un de mes souvenirs asiatiques ...


De la pauvreté des allemands Gcasie10
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karg se
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 17:21

Citation :
Je prefere d'ailleurs voir quelqu'un essayer de bosser pour 400 euros par mois que nos Rmistes pour tout vous dire !

Le travail doit payer, je pense comme Phelps sur ce point : des salaires trop bas entraines une démotivation au travail et dans la recherche d'emploi. Moi je préfère un personne qui gagne 1000 euro avec un temps plein, quitte à ce qu'Etat finance en parti ce poste, si l'entreprise prouve qu'elle ne peut le payer plus parce que cet employé n'est pas assez productif.
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Marco Po
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 17:34

karg se a écrit:
Moi je préfère un personne qui gagne 1000 euro avec un temps plein, quitte à ce qu'Etat finance en parti ce poste, si l'entreprise prouve qu'elle ne peut le payer plus parce que cet employé n'est pas assez productif.

Moi aussi, mais quand tu as une masse de gens qui se les roulent pour 400 euros par mois, que tu n'as pas d'emplois a 1000 euros ou plus a leur donner , et pas le fric pour combler l'ecart a 1000 euros pour creer des emplois subventionnes a hauteur de 600 euros, et bien tu commences comme ca.

Il va falloir grimper la montagne Karg Se , et ca ne se fera pas sans effort. Les gens qui ne travaillent perdent rapidement tout sens d'horaires, de discipline, de rythme , de perseverance. Il ne sert donc a rien de leur demander d'occuper des postes qualifies ou il y a une performance a atteindre.
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Krimat
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 17:43

Et les patrons se payent des chateaux lol!
Et toi tu peux pas monter en haut de l'échelle, super ton point de vue Razz
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karg se
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 17:52

Citation :
mais quand tu as une masse de gens qui se les roulent pour 400 euros par mois

Tant que tu croira qu'ils sont heureux d'être pauvre et que le problème du chômage viens du fait que les gens ne veulent pas travailler à cause l'aide sociale, ce qui est faut j'ai déjà montré des analyses internationales sur ce sujet, il sera impossible d'avoir un débat objectif sur ce sujet. Alors oui, faisons ça à ta manière, on supprime les aides, on dérégule tous, et dans 5 ans c'est la guerre civile.
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Marco Po
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 18:08

karg se a écrit:
Alors oui, faisons ça à ta manière, on supprime les aides, on dérégule tous, et dans 5 ans c'est la guerre civile.

Il n'y a pas eu de guerre civile en Grande-Bretagne , en Australie , en Nouvelle-Zelande et dans pas mal de pays quand ils ont pris le virage de l'abandon du welfare. Pourquoi y en aurait il plus en France ? Les ideologies socialistes sont depassees , c'est tout simplement pour ca que la gauche a perdu cette annee apres avoir perdu en 2002, ce n'est pas uniquement a cause de la "nullitude" de la candidate.
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pepinillo
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 18:44

L´Allemagne de l´ouest a récupéré 7 milions d´Allemand de l´est qui ont connu 45 ans de communisme...........imaginez 7 millions de CGTiste incapable de réfléchir par eux même....
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Anna
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 18:49

Ah enfin ne bonne analyse d'historien et germaniste pertinente!!
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pepinillo
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 18:57

Apres la réunification la parité mark ouest /mark est a été la plus grosse connerie de Kohl.....idéologie et histoire oblige. L´ouest investi plus en pologne, Tchéquie, Slovaquie plutot que en ex RDA.........
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pepinillo
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 18:59

Anna a écrit:
Ah enfin ne bonne analyse d'historien et germaniste pertinente!!

h*tler savait plus de l´Allemagne que moi et toi réunis........celà ne l´a pas empéché de faire de grosse connerie....alors ton gemanisme a 5 centimes....
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karg se
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MessageSujet: Re: De la pauvreté des allemands   De la pauvreté des allemands EmptySam 18 Aoû - 19:25

Citation :
h*tler savait plus de l´Allemagne que moi et toi réunis........celà ne l´a pas empéché de faire de grosse connerie....alors ton gemanisme a 5 centimes....

Toi tu cherche le bâton pour te faire battre...
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