Le Sénat dénonce la dérive des coûts du projet Chirac

PARIS (AFP) - La commission des Finances du Sénat a tiré la sonnette d'alarme, mercredi dans un communiqué, sur "la dérive des coûts du projet de Maison de la Francophonie" dont l'installation dans un immeuble appartenant à l'Etat représentera 14 millions d'euros d'abandon de loyer par an.

Le Sénat dénonce la dérive des coûts du projet Chirac Presidents

Citation :: Faisant suite à l'audition mardi du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner sur le projet de loi de règlement définitif du budget pour 2006, la commission sénatoriale cite le rapporteur Adrien Gouteyron (UMP) qui a enquêté sur la mission "Action extérieure de l'Etat", et notamment sur le projet de regrouper sur un seul site les différentes institutions de la Francophonie.

Un projet de loi, qui devrait être soumis au Sénat le 1er août prévoit de mettre à disposition de l'organisation internationale de la Francophonie (OIF), à titre gracieux, pendant 30 ans, 11.000 m2 d'un immeuble, avenue de Ségur à Paris, actuellement occupé partiellement par le ministère de l'Ecologie, a rappelé M. Gouteyron.

Le sénateur a regretté "l'absence d'étude d'impact budgétaire de ce projet de loi". Selon lui, "l'abandon de loyers pour l'Etat représentera un montant de l'ordre de 14 millions d'euros par an, soit 420 millions d'euros sur la période".

En outre, "le coût des travaux augmente fortement, passant d'une estimation initiale de 60 millions d'euros en juillet 2006, à 80 millions d'euros en raison de la décision de procéder, de surcroît, au changement des fenêtres".

A cette somme s'ajoutent 40 millions d'euros qui "devront au minimum être consacrés au déménagement du ministère de l'Ecologie pendant la durée des travaux", soit un coût de 120 millions d'euros "avant même le premier coup de pioche", a souligné M. Gouteyron.

Mercredi matin, Nicolas Sarkozy a demandé au gouvernement "d'expertiser" cette question.

"Le président de la République a demandé au Premier ministre (François Fillon) d'expertiser le sujet et de trouver la meilleure solution", a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

Il a souligné qu'un des aspects du surcoût était dû au désamiantage de l'immeuble.

M. Gouteyron a lui souhaité que "d'autres pistes soient envisagées" pour que la Maison de la Francophonie "voie le jour plus rapidement que ne le laisse envisager la maîtrise d'ouvrage retenue, et pour un coût plus supportable pour les finances publiques".

Il préconise la vente de l'immeuble de l'avenue de Ségur, dont la valeur est de plusieurs centaines de millions d'euros, et l'achat d'un bâtiment, sans travaux, pour la Maison de la Francophonie.