Une volontaire française de MSF tuée par balle en République centrafricaine
11 juin 20:48 - PARIS (AFP) - Une volontaire française de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a été tuée par balle lundi en République centrafricaine (RCA), à proximité de Paoua (nord-ouest), a annoncé l'organisation dans un communiqué.
Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a fait part de sa "profonde émotion". Il a demandé "aux autorités de la République centrafricaine de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, et de tout mettre en oeuvre pour que les auteurs de ce crime lâche et odieux ne restent pas impunis", a annoncé lundi soir un communiqué de l'Elysée.
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a également exprimé sa "grande émotion" après la mort de la jeune volontaire. "Je suis particulièrement sensible à cet évènement tragique", a écrit le ministre dans un communiqué publié par le Quai d'Orsay.
"C'est avec une immense tristesse que MSF a appris le décès d'une de ses volontaires en République centrafricaine", indique l'ONG dans son communiqué où elle souligne qu'il s'agissait de sa "première mission avec MSF".
Elsa Serfass, âgée de 27 ans, était en mission exploratoire dans cette région, selon la même source, lorsqu'elle a été "tuée par balle".
La voiture dans laquelle circulait la jeune volontaire a été "la cible de tirs et une balle l'a mortellement atteinte", précise MSF.
L'organisation n'a pas révélé son département d'origine "pour préserver la famille".
MSF intervient notamment dans la localité de Paoua, à environ 500 km au nord de Bangui, pour des soins primaires et secondaires, et dans plusieurs villages de la région, en proie à des combats entre groupes rebelles et armés, et où les actes de banditisme sont nombreux. L'ONG dispose en RCA d'une équipe de 10 volontaires expatriés et d'une cinquantaine d'employés locaux.
La moitié nord de la Centrafrique est le théâtre depuis deux ans d'une recrudescence des attaques de ces "coupeurs de route" et, plus récemment, de raids menés par des rebelles hostiles au président François Bozizé, qui suscitent une sévère répression de la part des forces de sécurité.
"Suite à l'attaque par la rébellion de la ville de N'Gaoundal et aux représailles très violentes des forces gouvernementales, nous avions été alertés sur la situation sanitaire catastrophique dans cette zone et avions décidé d'y mener une mission exploratoire", explique MSF.
C'est au cours de cette évaluation que la voiture où circulait la jeune femme a été visée, précise-t-on de même source.
"Sa disparition tragique est un grand choc pour MSF et nous plonge dans une grande tristesse. Nos pensées et condoléances vont à sa famille et à ses amis", conclut-elle.
Moins d'une semaine avant cette mort, un chauffeur somalien travaillant pour MSF Pays-Bas a aussi été tué par balles à Mogadiscio, le 5 juin, lorsque des gardes du corps du Premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi, l'ont visé par erreur.
Le dernier drame ayant touché des volontaires expatriés de l'ONG prix Nobel de la Paix remonte à juin 2004. Cinq employés de la section de MSF/Pays Bas, dont trois expatriés belge, néerlandais et norvégien, avaient été tués dans une embuscade dans la province de Baghdis (nord-ouest). L'organisation avait ensuite quitté l'Afghanistan, après 24 ans de présence ininterrompue.